Commentaire de Luc-Laurent Salvador
sur L'élève agresseur sexuel à l'école primaire


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Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 5 février 2014 03:57

@ soi même,

Comme l’a bien expliqué Morpheus, vous voyez du rapport de force là où il n’y en a pas.
Parce que précisément, dans l’éducation démocratique, tout passe par un consentement de l’enfant qui lui donne un plein statut de sujet radicalement opposé au statut d’assujetti qui correspond à la position traditionnelle de l’enfant en tant qu’infans (celui qui n’a pas la parole).

Vous restez fixé sur le fait que l’enfant n’a pas les moyens de l’adulte, qu’il n’est donc pas dans un rapport équitable pour faire contrat et que, partant, on ne peut avoir avec lui des accords sur une ligne de conduite et des sanctions afférentes. Grosso modo, c’est la ligne de pensée de nombre de philosphes de l’éducation qui ont, sur la base de ces a priori, rejeté l’approche démocratique en éducation.

Le problème, c’est que si vous n’avez pas la démocratie qui reconnaît un statut de sujet à l’enfant ou l’élève, vous avez... l’Ancien Régime, cad, le rapport de force où l’un est assujetti à l’autre.

Gant de velours (séduction, manipulation) ou gant de fer (force et punitions), le rapport de force est délétère. Il n’aide pas à la construction du sujet. Or c’est bien cela que nous voulons ? : construire des sujets autonomes, capables de s’engager et de tenir leurs engagements de manière responsables n’est-ce pas ?

C’est ce que permet l’éducation démocratique. Elle permet d’éviter les dérives notées par Socrate qui apparaissent lorsque ceux qui sont censés exercer le rapport de force n’ont plus la détermination (ou les raisons) de le faire. Cet abandon de poste ouvre la porte à toutes les dérives. Mais l’erreur serait de croire qu’il faudrait revenir occuper cette position autoritariste qui prétend assujettir l’enfant ... pour son bien.

Tout ça est fini, les parents le sentent bien, ils n’ont plus le cran d’exercer une autorité en gant de fer. Ceux à qui reste le gant de velours peuvent s’en tirer encore, mais la seule solution viable que je vois pour ma part c’est l’éducation démocratique, cad, le respect de l’enfant ou de l’élève en tant que sujet.


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