Commentaire de Luc-Laurent Salvador
sur L'élève agresseur sexuel à l'école primaire


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Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 5 février 2014 17:09

@ soi même

Je viens de lire votre dernier post et je ne serais pas loin de penser comme Morpheus.
Dans une ultime tentative, je vais tenter comme Alexandre de trancher le noeud gordien d’une confusion qui semble aller grandissante.
Tel que je le comprends vous parlez sur la base de quelques convictions profondes que vous avez concernant le processus éducatif et vous sortez de vos gonds car vous ne pouvez « croire » à ce que j’écris.
Qu’est-ce que j’y peux moi ? J’attends vos arguments plutôt que votre rejet pur et simple.
Sachez que sur l’imitation dont vous parlez sans cesse (du moins je suppose car vous écrivez initiation) j’ai fait une thèse, alors vous parlez à un convaincu. On ne saurait en exagérer l’importance dans le processus éducatif.

Mais bon, quoi qu’il en soit, pour aller à ce que je crois être le principal obstacle, vous semblez absolument pas comprendre qu’il puisse exister une relation basée sur l’accord, la règle, la loi entre élèves et enseignants. Il semble pour vous que cela ne puisse être qu’un jeu complexe de relations chargées d’émotions, de ruse, ... ou de rapports de force. Vous y voyez une fatalité, eh bien débrouillez-vous avec, qu’est-ce que vous voulez que je vous dise d’autre.

Vous nous assenez cette « vérité » que l’élève ou l’enfant cherche toujours à tester l’adulte et je vous répondrais que c’est absolument faux dès lors qu’un cadre a été posé et que l’enfant a pu vérifier qu’à chaque fois l’adulte en était bien le garant en appliquant les sanctions correspondantes aux transgressiosn qu’il a pu faire.

Une fois acquis cette certitude que l’adulte est bien présent sur le cadre CONVENU, donc ACCEPTE, qui ne suscite donc aucun sentiment d’injustice ou d’arbitraire, l’enfant se le tient pour dit et sait que tout ne dépend plus que de lui, dès lors il s’attache à maximiser sa réussite plutôt que constamment chercher la limite.

Ce processus d’apprentissage peut se faire par observation des congénères exposés à la sanction (ce qu’on appelle l’exemple, support d’imitation smiley.

Si du début à la fin l’adulte ne se met pas dans une posture d’emprise ou de domination sur l’enfant (ce qu’il n’a aucune raison de faire puisque les accords avec l’élève sont un outil suffisamment puissant pour qu’il ne soit plus en quête constante d’une affirmation de son pouvoir) si donc il ne se donne pas en modèle à l’enfant comme trouvant désirable de dominer l’autre, il ne suscitera aucune vélléité de cette nature chez l’enfant et leur rapport se règleront tout simplement selon les accords auxquels ils sont venus.

C’est d’une simplicité biblique mais parfois le plus simple est ce qu’il y a de plus difficile à comprendre...


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