Commentaire de Philippe VERGNES
sur Affaire Dieudonné et théorie du genre, etc. : le harcèlement moral s'institutionnalise


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Philippe VERGNES 23 février 2014 09:17

Bonjour Corinne,

Permettez-moi juste quelques petites précisions.

« On verra comment elle sera « appréciée » par la CDEH si le gouvernement fait la bêtise d’en abuser encore plus. »

La CDEH semble avoir été saisi par Dieudonné sur la légalité d’interdire un spectacle a priori. Nous verrons bien ce qu’elle en dit, quoi que à mon sens, la jurisprudence de la CDEH est assez claire et à moins d’un retournement toujours possible, il est plutôt largement favorable à Dieudonné.

Pour ce qui est de la bêtise d’en abuser encore plus, le gouvernement l’a déjà faite, je l’ai déjà expliqué dans un précédent article et à mes yeux, l’affaire Dieudonné n’était qu’un paravent, un écran de fumée, un prétexte permettant d’autres interdictions qui sur le plan de la politique internationale étaient bien plus stratégique que cette affaire là qui sert désormais de jurisprudence (cf. Affaire Dieudonné : La décision du Conseil d’Etat fait (déjà) jurisprudence). Mais de cela, on en parle pas dans les médias mainstream.

« je fais le choix d’être toute aussi prosaïque à propos du message très clair envoyé par Mr Valls et reçu 5 sur 5 par tout le monde encore, cela sans violation de notre système juridique réel »

Ce choix vous appartient et je ne vous en blâmerais pas pour autant, au contraire des sectaires de la pensée unique, je respecte la liberté d’opinion de chacun. Toutefois, violation il y a eu, c’est bien là le problème : la loi Gayssot, en introduisant une discrimination à l’interdit de discriminer, viole une liberté fondamentale qu’aucune loi n’aurait pu/du sanctionner au regard de notre Constitution.

Toutes les contradictions qui en résultent n’ont que pour seule origine cette loi inique liberticide qui a bridé l’une de nos libertés fondamentales considérée comme « intouchable » par le Conseil Constitutionnel.

« Alors on compte les points car à ce jeu dangereux pour le gouvernement, il va finir par tordre le droit à un moment ou un autre. »

C’est déjà fait comme en atteste l’article en lien ci-dessus. Et à plusieurs reprises même.

Et enfin un dernier détail, le pouvoir discrétionnaire est soumis au principe de légalité, or ce pouvoir discrétionnaire c’est appuyé sur une loi inconstitutionnelle pour dire le droit. D’où l’immense confusion et le bordel qui en résulte.

Bon dimanche à vous également smiley


P. S. :

Sur les injonctions paradoxales de l’État ou dans les cabinets ministériels, je vous conseille de lire les travaux de Vincent de GAULEJAC (http://www.vincentdegaulejac.com/formation/).


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