Commentaire de Roland Verhille
sur Le capitalisme, Thomas Piketty et ses errements


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Roland Verhille Roland Verhille 25 août 2014 15:34

Encore une fois, il a beaucoup de contradictions dans l’ouvrage de Piketty.

Oui, en France, depuis 1980, il y a une reprise de la croissance des inégalités, et c’est pire depuis 2008. Mais encore une fois, voyez mon graphique, c’est sans commune mesure avec les inégalités d’avant guerre.

C’est cette disproportion qui me fait vous écrire qu’il y a outrance chez Piketty.

Et le désapprobation constante du pouvoir politique par le corps électoral depuis plusieurs dizaines d’années sans effet me semble expliquer beaucoup plus la menace actuelle sur la paix civile et l’ordre public que l’évolution des inégalités.

L’économie, c’est aussi de la politique m’écrivez-vous. Je ne vous suis pas. Certes, il y a l’appellation de la discipline « économie politique », mais c’est un autre sens. L’économie, c’est l’activité des individus. Voyez le premier millénaire de la civilisation sumérienne (4000 Av-J.-C. à 3000 Av-J.-C.). C’est la croissance de l’économie qui a fait cette brillante civilisation, en l’absence de toute structure étatique. L’état est apparu aux environ de 3000 Av-J.-C., et cela a été le début de l’effondrement de l’économie et de cette civilisation au bout d’un deuxième millénaire.

Je suis d’avis que l’intervention de plus en plus outrancière de l’Etat dans l’économie de la France depuis des dizaines d’années a mis l’économie sous un régime d’étatisme ne laissant plus place au capitalisme.

--------------------------------------------------------------------------

A propos de l’autre message :

Oui, un salarié est soumis à l’autorité de son employeur. Mais il y a tout un éventail de catégories d’entreprises, et d’employeurs (PME où l’employeur est le propriétaire de l’entreprise, petites ou importantes sociétés, etc.), avec tout un éventail de types de rapports humains. Un patron de PME intelligent, dont les salariés sont « chez lui », sa fortune personnelle exposée au risque de l’entreprise, comprend la nécessité pour lui de bien traiter ses collaborateurs, mais il en est qui ne le comprennent pas. C’est dans les entreprises plus importantes, des sociétés, où les salariés peuvent souffrir, surtout s’ils sont soumis à un encadrement fait lui même de salariés jusqu’au plus haut niveau. Il faut encore hélas bien relever la situation en France, où il est clair que les syndicats ont plutôt une fâcheuse tendance à mettre employeur et salariés en situation conflictuelle (les « rapports de force » !), et où on se demande trop souvent s’ils agissent dans l’intérêt des salariés ou dans celui qu’ils croient être celui de leur organisation : conquérir un pouvoir. En bref, il ne faut pas trop généraliser.

Surtout, considérez aussi le pouvoir du salarié aussi puissant que celui de l’employeur : celui de quitter l’entreprise pour passer à une autre, ou pour « se mettre à son compte », ce qui équilibre les pouvoirs réciproques. Et c’est là où le mauvais fonctionnement de l’économie est le pire des mauvais traitements infligé au salarié, car son choix est de subir l’employeur ou de se trouver au chômage. Et cela annihile tous les droits sociaux devenus ainsi inefficaces. C’est particulièrement de cas de la France et des pays émergents ou émergés depuis peu.


Voir ce commentaire dans son contexte