Commentaire de Philippe VERGNES
sur Pathologie du pouvoir : Psychologie des leaders psychopathes – Question de narcissisme – (1/3)


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Philippe VERGNES 6 septembre 2014 11:27

Bonjour Hasard,

Et bien voilà une réflexion profonde sur la psychopathie et la perversion narcissique qui situe bien là où se trouve le problème : sur un même continuum, donc sur une base commune qui tout au long de son processus produit des avatars différents.

C’est bien aussi ce que j’expliquais déjà dans un précédent article donné maintes fois en lien : Le match : Psychopathe Vs pervers narcissique.

Les différences entre psychopathes et pervers ne sont que des différences de degré, soit un aspect dimensionnel que le DSM-V commence tout juste à reconnaître, alors que le concepteur de la théorie de la perversion narcissique l’a admis depuis plus de cinquante ans. Cependant, cela effraie la plupart des professionnels de penser la psychopathie et la perversion, non plus en terme de « structure » (terme à relativiser), mais en terme de processus ou de mouvement.

Par ailleurs, le terme psychopathe tel qu’actuellement compris (car il a de multiples fois changer de signification au cours de son évolution) est un terme issu de la psychiatrie non pas clinique (HP), mais carcérale. Ce sont déjà deux milieu différents que certains, il vrai, souhaiteraient semblable (c’est le cas des dérives totalitaires). Alors que l’expression perversion narcissique est issu de la psychiatrie psychanalytique des familles. Encore un contexte différent.

Il est donc tout à fait normal que certains en perçoive des différences dans ces appellations, mais lorsqu’on parle de processus, ces différences là s’estompent totalement et l’on comprend alors qu’il faut chercher des explications ailleurs que dans des modèles descriptifs comportemental. Seulement voilà, lorsqu’on creuse trop profond, on se confronte à un des tabous les plus puissants de notre société qui est la maltraitance infantile.

Ce que vous insinuez très bien dans votre commentaire, Hasard : « Il survit à des traumatismes relationnels trop précoces. Le pervers a aussi une confrontation à la loi ainsi qu’une organisation à part qui ressemble à l’état limite. Deux notions importantes chez le pervers : enfant qu’on n’a pas respecté, et composante abandonnique. »

Et là, il faut aborder les recherches sur la théorie de l’attachement de J. BOWLBY.

Comme je le dis souvent : tout un programme !


Voir ce commentaire dans son contexte