Commentaire de Éric Guéguen
sur Comprendre Nicolas Machiavel (1/2)


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Éric Guéguen Éric Guéguen 22 septembre 2014 12:39

Je rebondis sur votre dernière phrase : je pense que Machiavel était atteint du mal moderne, la scientifisation, le fait de tout rendre objet de science. Partant, il stipule l’homogénéité de l’espèce pour des raisons de commodité, alors que l’on peut difficilement appréhender la nature humaine de cette manière. Mais il se dit en quelque sorte : on a plus de chances de construire du solide sur le postulat de la méchanceté que sur celui de la bonté native. Et pour le coup, cette méthode ne me semble pas du tout « réaliste », « pragmatique », oui, mais pas « réaliste ». Comme tout Moderne, il romance la nature humaine. Et Rousseau, de ce point de vue, aura le réflexe inverse, tout aussi décalé par rapport au réel.
 
Quant à la prudence, ce mot est fondamental chez Aristote en particulier. La prudence est davantage un art qu’une science, l’art de prendre en compte le contingent (en l’occurrence la pluralité de l’espèce), alors que la science ne gère « que » l’homogène.


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