Commentaire de Hervé Hum
sur Comprendre Nicolas Machiavel (2/2)


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Hervé Hum Hervé Hum 30 septembre 2014 14:52

@machiavel,

je ne contredis pas le fait que les dominés participent au système et le soutiennent par le fait de leur acceptation (j’en fais à l’occasion une critique dure). Je vous ai renvoyé à mon dernier article parce qu’il développe ma réponse à votre question. Je trouve donc inutile de la reporter ici.

Toutefois je vais répondre a vos questions par un autre biais ;

Et si structurellement, les Etats étaient en guerre ? Dans ce cadre là, ce n’est plus le chef qui crée la guerre pour pouvoir rester chef, il n’en est la conséquence. Comprenez-vous la nuance ?

Ici, la question fait appel à ce que j’appelle l’itération de sens. C’est à dire, que le processus itératif est la relation de causalité où la cause peut devenir conséquence et la conséquence la cause.

Ainsi, si on place la cause dans la la structure de l’état, alors en effetn on peut dire que le chef est la conséquence de cet « état de fait ». Mais c’est faire l’impasse sur une donné existentielle (pour bien appuyer sur son caractère fondamental) de la relation de causalité, à savoir le point de départ du processus itératif ou de causalité. Autrement dit, vous partez de l’hypothèse que la structure étatique est immanente, donc qu’elle est antérieure à la volonté humaine d’appropriation de la terre !

Comprenez vous la nuance à votre tour ?

Non, la propriété de la terre est le fait de la volonté d’une forme d’esprit humaine d’appropriation, qui fera naître le cadre de la structure étatique lui permettant de réaliser sa volonté. Ce n’est qu’une fois acquise cet état de fait, qui devient alors non plus de nature acquise mais innée, que le chef peut alors justifier sa propre nécessité de la structure étatique et donc faire oublier que l’origine, l’acquisition de cette structure est le fait de la volonté d’une nature humaine et non de la structure étatique, conséquence de cette volonté.

On peut aller plus loin que la propriété privée. Pourquoi existe –t- elle ? Ne serait ce pas lié au désir d’avoir, qui est un désir qui ne peut pas être satisfait car insatiable, mais dont la recherche ne peut se faire que par l’asservissement d’autres êtres humains ?

Le sujet a été très largement étudié, il est donc difficile d’apporter une analyse originale. toutefois, mes dernières réflexions m’ont conduit à considérer que le but de la propriété de la terre (toujours privé, jamais publique car cela n’a pas de sens) est la maîtrise, capitalisation du temps.

Pour la simple raison que si vous pouvez augmenter votre capital spatial, mais pas votre capital temps de vie, ce dernier est compté. On dit même que c’est la seule véritable égalité entre pauvre et riche. De fait, la seule manière dont un humain dispose pour accroître son propre temps de vie, consiste à prendre celui d’autrui, c’est à dire, en l’asservissant à son propre service, propre profit. Pour exemple, on dit que Versaille fut construit par Louis XIV, mais tout le monde sait pertinemment qu’il ne l’a pas construit seul, mais en asservissant des milliers d’ouvrier et d’ingénieurs à sa volonté créatrice.

La propriété de l’espace n’a donc d’intérêt et de sens que par le temps de vie d’autrui qu’elle permet de dédier à sa propre vie. Il suffit de voir la quantité d’énergie que dépense un milliardaire comparé à un simple petit bourgeois.

Le génie de la bourgeoisie, est d’avoir transféré la capitalisation du temps de vie par la monnaie. En fait, la monnaie est depuis l’origine la mesure de la valeur du temps de vie dédié. De fait, il n’est plus nécessaire d’être propriétaire de l’espace en propre comme pour la monarchie, mais de la monnaie. Du moins, tant que cette valeur est reconnu, car sinon, il faut revenir à la propriété de la terre et des moyens de productions ! Demandez donc aux milliardaires pourquoi ils investissent dans la terre ? Mais en fait là aussi, cette propriété repose tout autant sur le seul rapport de force pour faire respecter la valeur du papier où il est écrit que telle propriété appartient à telle personne.


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