Commentaire de asterix
sur Belgique : Podemos enfin changer les choses ?


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asterix asterix 8 novembre 2014 07:49

Et puis il me semble qu’il y a un élément fondamental que vous oubliez tous : le principe de la séparation des pouvoirs, relisez Montesquieu.
Bon, je sais Montesquieu, c’est un peu abrupt. On va simplifier.
Il y a 3 pouvoirs
L’exécutif, le législaif et le judiciaire
/// Vous vous plaignez - à juste titre - que l’élu de la Nation ne sert à rien. Je réponds : bien sûr que non puisque son rôle se réduit à pousser sur un des trois boutons ornant son beau pupitre. Quand il est là, parce que personne ne l’oblige à venir et, s’il ne vient pas, il est quand même payé kif-kif.
Les boutons sont : mon parti a dit oui, il a dit non ou il a dit que la matière est trop délicate pour qu’il se mouille et il préfère donc qu’on la ferme. L’élu sait qu’il est inutile mais son salaire l’oblige à tenir compte en priorité qu’il vaut mieux pour lui d’être réélu. Il va donc passer son temps à serrer des mains, faire des promesses qui ne seront jamais tenues, participer à des kermesses aux boudins, envoyer les aseurs dans ses permanences, faire semblant de vous écouter, éviter tout dérapage verbal, jouer au bon père de famille et surtout veiller à ne pas se faire prendre au bordel du coin. Bref, moins il fait son travail, plus il est sûr de pouvoir le garder. 
/// Le méchant, c’est l’exécutif. Il n’est pas redevable de sa gestion devant le peuple, n’est pas élu, tire toutes les ficelles et est à l’écoute directe de son bureau de parti qui le félicitera d’avoir fait avancer les choses en fonction de ses propres intérêts avec une dialectique suffisante pour faire avaler l’inverse de ce qu’il expose grand public. Il a une armada de petites mains qui vont l’aider à remplir ce rôle délicat, ce qui est un travail énorme qui lui rapporte bien mais exige fidélité envers les instances, toujours supérieures, du parti. C’est donc une âme damnée, un vendu qui sera aussitôt déboulonné s’il fait valoir sa conscience avant les intérêts de ses chefs qui n’en ont aucune
/// Le régulateur, c’est le Judiciaire. Pour être tranquille qu’il exerce son rôle à la perfection, il fonctionne selon une échelle barémique qui fait que plus il est docile, plus il est payé. C’est dans cette catégorie que se retrouvent les plus honnêtes qui jugent selon leur conscience et leur connaissance de ce qui a été jugé au préalable dans d’autres cas approchants. C’est l’exécutif qui leur présente ceux qu’ils doivent pendre ou innocenter, cela limite leur champ d’action. Les nouvelles tendances veulent que dans les affaires ultra-spécialisées et surtout fiscales où le voleur doit être innocenté, ils soient remplacés par des cours d’arbitrage, qui elles relèvent directement du Ministre dont elles dépendent.Les plus petits, les médiocres ou les plus grandiloquents - extérieurement seulement - sont chargés de punir le peuple avec des amendes ou des peines de prison. Il leur est dorénavant interdit de couper les têtes, un traitement politique qui n’est plus appliqué depuis 1795, mais est resté dans les moeurs jusque Mitterand, non pas par dignité humaine, mais parce que celui-ci ne supportait plus son droit de grâce qui revenait à être ou ne pas être en âme et conscience ( en fait les sondages ) l’exécuteur en titre. Il a donc fait semblant d’être moralement contre et de se montrer humain en faisant moisir les condamnés en taule, lesquels coûtent par jour de sept à huit fois ce que coûte un être humain sans travail, une forme de liberté surveillée qui consiste à n’en avoir aucune, si ce n’est promener son chien dans les rues, si du moins il a assez d’argent pour lui payer à bouffer. Sa situation est si précaire qu’au moindre dérapage on l’envoie derrière les barreaux pour un temps limité. Le Juge, quelle qe soit sa place dans la hiérarchie, est en principe inamovible, mais ne montera dans la carrière que s’il est docile, sait comment évincer ses concurrents, ou alors tellement compétent qu’il est mpossible de faire autrement, un cas plus rare sans être vraiment exceptionnel. 

Voilà ce que j’ai répondu lors d’un examen universitaire de Droit Constitutionnel. Le prof m’a fichu un zéro pointé, je me demande toujours pourquoi.
Aussi, lors de la session de rattrapage, ai-je répondu : Les trois pouvoirs se résument en un : la Justice. Or, Il n’y a pas de Justice et il n’y en aura jamais car l’égalité par la loi est illusoire. Elle n’est qu’un instrument de la primauté de l’Etat, c’est un défaut inhérent à toutes les lois.
Le prof m’a dit : vous êtes une forte tête, vous !
J’ai répondu : non M’sieur, ce n’est pas moi qui ai inventé cela, c’est Montesquieu.
Montesquieu, un de vos camarades de classe sans doute ?
A quelques nuances près, oui.


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