Commentaire de lermontov
sur La soumission en douceur de Michel Houellebecq


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kalachnikov lermontov 29 décembre 2014 20:19

...’Les femmes écoutent avec leur vagin« .

Lydie Salvayre ?
Elle est gardoise, de plus, et il y a un lien avec Noir Dez, ce qui réjouira l’auteur du présent article ;
(elle a fait deux beaux truc avec Serge Teyssot-Gay, ’dis pas ça’ et ’contre’. Un extrait ici :

https://www.youtube.com/watch?v=rqryIFBGlj4

 »Je passais dix années dans une étrange république.

Un jour j’ouvris les yeux et je me vis. Mon visage était laid. J’avais le rire faux, l’âme neurasthénique. Une main m’empoignait la poitrine, et la tordait. Ma vie, je la portais comme on porte son sac.

Je sus qu’il fallait fuir.

Je pris des autoroutes. Je traversai des mers, des fleuves et quatre continents. J’avançais vite et sans me retourner. Comme on s’évade après un meurtre. Parfois, je fus tentée de renoncer à ce voyage et revenir à mon sommeil abject. Mais jamais, cependant, je ne relâchais mon rythme. Je voulais m’écarter d’un pays où les hommes s’éteignent à force de se soumettre.

Me voici parmi vous, après ma longue nuit.

Et revenue à moi.

Avez-vous vu un homme ?

Je cherche un homme.

Je cherche un homme dont la langue soit lasse de lécher.

Je cherche un homme avec six couteaux dans ses poches, et, à la bouche, mille injures d’Espagne, prêtes à foudroyer.

Dans la république d’où je viens, les hommes reculent apeurés lorsqu’on tente vers eux un geste de douceur ainsi que font les bêtes longtemps abandonnées. N’y a-t-il pas là de quoi surprendre ?

Dans la république d’où je viens, on se montre friand de commémorations diverses au premier rang desquelles figure celle-ci, directement héritée des barbares, qui consiste à fêter les grands massacres de l’Histoire avec force fanfares, drapeaux, discours et défilés, le tout fort vibratoire.

Dans la république d’où je viens, les amants amoureux d’amour ne meurent plus et s’envoient des e-mails truffés d’insignifiance et de noms de volailles.

Un tel comportement, au demeurant exempt de tout risque infectieux, ne compromet-il pas l’avenir sexuel d’une grande nation, et son avenir tout court ? Ne risque-t-il pas à la longue d’amièvrir sinon de torpiller une culture où la grâce de l’écrit trouve son fondement dans l’ardeur voluptueuse, et vice versa ?" [incipit de ’contre’]


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