Commentaire de Ostramus
sur Le confusionnisme, ou la nouvelle inquisition moderne


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Ostramus 24 mars 2015 01:14

@logan

« Mon pauvre, les actes de Solon précèdent la période en question, »
C’est précisément ce que je dis ici : « décrivant l’état de la Grèce avant les réformes de Solon et Clisthène, le tirage au sort fut au contraire une formidable avancée » Le livre de Nemo montre que le tirage au sort, entre autres choses, à contribuer à changer l’ordre social, ce que vous niez.

« C’est comme je disais les disparités de richesses ne sont pas ce qui constitue des classes sociales, ce sont les différences de droits et les privilèges qui différencient des classes sociales. »
C’est bien pour cela que je nourris de l’intérêt pour l’isonomie, qui ne serait pas appliqué comme à Athènes à une caste, mais à l’ensemble des personnes vivants sur le territoire.

« C’est donc faire un véritable anachronisme que de rapporter à cette société les classes sociales de nos sociétés contemporaines »
Ce n’est pas empruntant une méthode d’une autre époque qu’il en sera fait une parfaite transposition. Lors de l’instauration de la république en France, ils n’ont pas repris les institutions de la république de Gênes ou de Rome, mais ont pris ce qui était intéressant pour bâtir un système neuf. De la même manière que les communistes n’entendent pas appliquer strictement ce qui avait été mise en place à la Commune.

« Aussi les citoyens athéniens ne constituaient bel et bien qu’une seule et même classe sociale, ayant les mêmes droits et privilèges fixés par la loi, et qui tous vivaient de l’exploitation du travail des esclaves qui constituaient la majorité de la population d’Athènes »
Les classes sociales existent indépendamment de leur institution dans les lois, et il y avait bien des hiérarchies qui s’opéraient entre les citoyens à Athènes, de fait, en dépit des textes, ne serait-ce qu’entre les soldats et les marchants qui se détestaient. De plus, vous mentez, tous les citoyens ne vivaient pas de l’esclavage car tous les citoyens ne possédaient pas des esclaves, et parmi ceux qui possédaient, il y avait des esclaves qui n’avaient aucun valeur productive comme les artistes, les percepteurs & les nourrisses.

« Et invoquer les nègres de maison pour prétendre que leur condition n’était pas à plaindre est justement le genre de rhétorique qu’on n’aimerait ne plus jamais voir. »
Je ne défends pas l’esclavage. Après, il faut faire preuve d’un peu d’honnêteté, à l’époque, toutes les sociétés procédaient à l’esclavage, si bien que ça n’avait rien de spécifique à la démocratie athénienne, et malgré le fait qu’ils le pratiquaient, ils restaient les moins pires. La république romaine avait l’esclavage, or nous avons une république moderne où il n’est pas institué, nous pouvons donc fort bien mettre en place du tirage au sort sans en avoir.
Enfin, le livre de Sintomer regorge d’exemples historiques où le tirage au sort fut employé, notamment par des sociétés, qui certes présentaient encore une stratification en classe, mais qui n’avaient pas d’esclaves, prouvant que la pratique et la méthode ne sont pas consubstancielles.

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