Commentaire de philouie
sur Le mystère Freud : Freud Vs Racamier ou l'énigme de la perversion narcissique


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

philouie 1er avril 2015 10:54

@Philippe VERGNES
Oui, c’est précisément à cette interview que je fais allusion.
Interview qui à l’époque fit scandale et qui le fait encore aujourd’hui.
Cette formule « Dolto disait : il suffit que l’enfant dise ’non’ » vient à la suite des échanges que nous avons eu avec JL sur l’agir du PN.
en particulier elle prolonge (pour moi) cette citation de Racamier que JL nous a proposé :

’Comme de juste, il n’y a chez le PN aucune véritable conscience du caractère pervers de sa conduite. Pas non plus de censure interne énoncée par un surmoi : le pervers ne saurait qu’être déçu s’il échoue, et ne s’abstient que si le terrain n’est pas propice. ... Il tiendra compte avec précision des opportunités, des ressorts sociaux, des disponibilités : ne faut-il pas tâter le terrain avant que de l’exploiter ?’

et en particulier les mots "et ne s’abstient que si le terrain n’est pas propice.« 
le  »ne s’abstient que«  correspond à ce que rapporte toujours JL de Racamier quand il dit que le PN est toujours dans l’agir. »que si le terrain n’est pas propice« signifiant s’il n’y a pas de résistance.

ce que j’ai résumé dans la formule de Dolto : »il suffit que l’enfant dise non".
Cela vient en complément de ce qui est dit de la personne vulnérable cible des pervers.

Cette interview de Dolto fait scandale, à l’évidence parce qu’elle fait de la victime le coupable. genre, elle s’est fait violer, elle l’a bien cherché.
Évidement, ce serait un raccourci abusif de prétendre que Dolto nie le trauma consécutif à l’abus. Ce serait abusif aussi de considérer qu’elle nie le statut de victime à la victime : ce n’est pas parce qu’on ne sait pas se défendre qu’on en est pas moins la victime.
je ne suis évidement pas un spécialiste de ces questions et mon propos est conjecturel, mais je crois la chose suivante : on nous dit qu’il s’agit là de culpabiliser la victime, moi je crois que la victime se culpabilise toute seule : la réalité des viols montre qu’outre le viol lui-même, c’est l’autoculpabilité de la victime qui pose problème et que le travail thérapeutique passe par la déculpabilisation.
Pourquoi la victime d’un viol se sent-elle coupable ? à cause de ce qui disent les autres ? non.
la victime d’un viol se culpabilise parce qu’elle ressent, sans le savoir ni le comprendre, que le viol est aussi une réponse à son désir à elle. une réponse à son désir, donc une jouissance. Jouissance intolérable, donc.
Le drame de la victime serait d’être cisaillé entre l’agression et le désir que l’agression a pu éveiller. ce désir est intolérable, culpabilisateur et destructeur.
C’est du moins,ce que je crois. Je crois également que les associations d’aide aux victimes ne font qu’enfermer les victimes dans ce drame de leur auto-culpabilisation


Voir ce commentaire dans son contexte