Commentaire de Céline Ertalif
sur Démocratie : les citoyens et les experts suffisent !


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Céline Ertalif Céline Ertalif 1er avril 2015 15:50

Je ne suis pas entrée dans le détail sur cette question des experts, il y en a en effet de toutes sortes. Il y a d’abord la technocratie qui dirige l’administration, même si son poids a tendance à baisser, elle constitue tout de même la première compétence à disposition. Et si les décideurs doivent être des amateurs, des représentants du peuple (et j’invite à considérer que ces représentants ne sont pas forcément des élus), ce sont les dirigeants de l’administration qui doivent être des mercenaires professionnels. En tous cas, je n’ai jamais considéré les choses autrement pour moi-même.


Ensuite, il y a les lobbies dont le rôle est en hausse. Quand je parle des lobbies, ce n’est pas pour les ostraciser : on n’est pas toujours en situation de choisir nos banques, nos entreprises implantées sur le territoire, nos collectivités voisines, nos puissantes associations environnementalistes (il y en a quelques unes et tant mieux !) etc... Il y a le cas de Bercy par exemple : dans ce cas précis, on n’a de vrais experts mais on ne sait plus toujours très bien s’ils sont bien dedans (technocrates) ou dehors (lobbies), parce qu’il y a une rotation de mêmes personnels sur l’inspection des finances, la direction des entreprises publiques, les cabinets des autres ministères, des banques privés, etc. Ce qui donne lieu à des luttes dont on ne perçoit que des bribes : par exemple aujourd’hui, j’ai entendu que la Cour des comptes persiflait sur la gestion de Radio-France menée par des inspecteurs des finances... Il y a en effet aussi des endroits d’intérêt public où les élus sont peu visibles.

La nature des questions d’intérêt public varie souvent. Et c’est là un autre point où l’on peut critiquer le système représentatif actuel. Pourquoi est-ce qu’on pas capable de mettre en place un jury citoyen face au conflit actuel de Radio France, par exemple ? Il y a des thématiques stables pour lesquels l’administration doit naturellement être l’appui logistique, et il y a des sujets plus aléatoires, parfois imprévisibles. Je pense qu’il ne faut pas trop focaliser sur le statut des experts, l’essentiel c’est la qualité de l’expertise.

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