Commentaire de Elliot
sur Réflexion sur la violence en Corse


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Elliot Elliot 30 avril 2015 18:27

Je voudrais saluer le travail érudit de Jean Maitoboda.

Je n’ai guère de titres à faire valoir pour me prononcer sur différents aspects de la culture corse ( j’en suis resté à Prosper Mérimée et à Colomba ) et je ne sais dans quelle mesure subsiste encore le système clanique avec les dérives qui lui seraient liées notamment l’esprit de vengeance qui lave l’affront supposé ou réel par la vendetta.
Quand on parle de la Corse, c’est - si l’on fait abstraction des mérités dithyrambes sur l’île de beauté - souvent de manière exagérément négative en sous-entendant des emprises mafieuses que certains voudraient consubstantielles à l’âme corse.

Il y a la violence de droit commun et la violence politique et, paraît-il, en Corse  on est accoutumé à dénoncer un certain degré d’osmose ( comme sous Vichy pour les continentaux qui auraient la mémoire courte voire au début de la Ve république avec les fameux SAC ).
Ce n’est donc pas si singulier que cela.

Si l’on replace le nationalisme corse dans un contexte plus général à l’échelle de l’Europe, on s’apercevra qu’il y a une énorme différence entre la résurgence de revendications autonomistes gagées davantage sur un égoïsme de nantis comme en Flandre ou en Italie du Nord, voire dans une moindre mesure en Catalogne, nantis lassés de supporter des transferts financiers vers des régions plus déshéritées et le nationalisme corse qui a, semble-t-il, des fondements plus sains : les Corses se voient, me semble-t-il, en tant que peuple qui revendique les singularités de ses multiples métissages ( la tête de Maure sur le drapeau ! ) quand d’autres essaient de masquer derrière des revendications culturelles un projet essentiellement basé sur la cupidité.

En s’inventant, par exemple, comme la grotesque Ligue du Nord italienne une ascendance lombarde mythique.

D’un autre côté, il y a le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, donc le droit d’affirmer sa volonté d’autonomie et c’est estimable mais je relève que ce sentiment n’est pas majoritaire en Corse justement sans doute parce que la viabilité de l’île dépend grandement des perfusions continentales et que les manifestations de violence sont donc contre-productives et apparemment en net recul comme les malades infantiles ...

 


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