Commentaire de Philippe VERGNES
sur L'instrument majeur du pervers narcissique : la parole


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Philippe VERGNES 30 mai 2015 11:01

@ JC_Lavau, bonjour,

J’ai pu me référer dans quelques uns de mes articles au conflit de loyauté et au clivage de loyauté. C’est indéniablement en lien avec les injonctions paradoxales et la disqualification telle que décrite dans cet article.

Je n’ai lu que peu d’ouvrages concernant les travaux de cet auteur, mais elle est très proche de la théorie de l’attachement dont je parle dans un de mes articles sur l’historique du concept de pervers narcissique.

Dans l’exemple cité par Racamier de l’enfant dont les sensations sont disqualifiées : c’est à un conflit de loyauté que son parent l’expose.

Autrement dit, il le torture (maltraite) psychique en ne répondant pas à ces besoins vitaux.

L’enfant doit choisir entre ses propres représentations et l’amour de l’objet = conflit de loyauté. Choix impossible pour un enfant dont la personnalité est en construction (extrait) : « Nous voyons à l’évidence que l’enfant dont la perception est disqualifiée est placé dans l’alternative de croire au témoignage de ses sens, ou de croire son objet ; il doit choisir entre la confiance de son moi et l’amour de l’objet ; il est écartelé entre son moi et son objet. Si la disqualification est fréquente, voire constante, le résultat sera que des activités naturellement non conflictuelles du moi vont devenir conflictuelles. Il deviendra en soi conflictuel de percevoir, de sentir et, dans la même foulée, de penser. »

Je pense que les conceptions de Böszörmenyi-Nagi (nom imprononçable) sont totalement complémentaires à la théorie de la perversion narcissique, comme peut l’être la théorie de l’attachement pour la compréhension du phénomène. C’est pourquoi, à la différence de vous et à moins que vous ne considériez le p.n. comme incurable, je ne crois pas qu’il faille changer de point de vue en l’élargissement par des apports tels que ceux qu’a pu développé ce chercheur.


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