Commentaire de bakerstreet
sur Je suis [presque d'accord avec] Emmanuel Todd


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bakerstreet bakerstreet 30 juin 2015 12:02

@alinea
La première fois que j’ai dit le mot « bobo », c’est quand je m’étais fait mal au genou, il y a bien longtemps de ça....Quand est-ce que ce type avec sa queue de cheval, et qui a supplanté « le beauf » de cabu, et son petit verre de rouge, est il entré dans l’histoire ?...Remarquez que Cabu avait déjà eu du nez, avec son nouveau beauf, qui est le chaînon manquant....

Oui, bien sûr, le beauf existe, puisqu’on le nomme ; un imbécile ne saurait pas exister. On est toujours le bobo de quelqu’’un, et le beauf d’un autre !...N’empêche que pour certains, l’appellation est tellement courante, qu’elle doit surement faire sens. Les caricatures viennent de très loin, ce sont des raccourcis efficaces. Bien avant Charlie, bien avant Daumier, et aussi Voltaire. Même pas besoin de les dessiner, et même d’en parler. 

L’ors d’une des grandes manifs de janvier, il y avait ce type, sur la grande place, avec une boucle d’oreille, et sa petite queue de cheval, ses lunettes armani, un jean néanmoins déchiré aux genoux. Une sorte de Frankenstein de la récupération et de la révolte et du consensus et de l’imposition sur les hauts revenus délocalisés, mais lâchant quand même une obole à greenpeace...

Connu des milieux branchés, parisiens...
Moi j’ai pensé ringard à « Bel ami » de Maupassant...Un vrai bobo, dont Platon parle pour dresser des archétypes à l’origine du monde, les modèles universels qui font sens, mais qu’il faudrait éviter d’embarquer dans l’arche de noë....
Je l’ai vu jouer des coudes, et se rapprocher d’une nana qui semblait exulter d’être là, au carrefour de l’histoire plus très drôle de Charlie.
C’était Emma....Emma Bovary....Une bourgeoise qui la jouait à la coule, mais qui s’emmerdait. Elle avait libé sous le bras. Son mari n’était pas là. ..Un type coincé qui ne pense qu’au boulot. C’est vrai qu’il se fait des tunes ce salaud comme médecin avec sans doute des dessous de table. Rien qu’un sale bourgeois dont a aucun scrupule à abuser, quand l’occasion se présente. 

C’était Emma qui gérait la conscience du couple, c’est pour ça qu’elle était là, et sans doute pour autre chose. En tout cas un joli petit lot, avait déjà envisagé notre bobo, sans effort d’imagination. Un type apte tout de même en trois mots, à définir un marché, une opportunité, un coup....On n’est pas directeur de com pour rien. 
Un type là haut, perché sur une statue blanche, un loufdingue, agitant un drapeau noir se prenait pour le che !
« On va prendre un verre quelque part ? ;.. »

Bien plus tard notre bobo finira la nuit chez un copain.. Ils prendront tous deux un whisky soda...Notre bobo racontera sa manif, en faisant de grands gestes, des effets...
Il ne parlera néanmoins pas d’Emma à Emmanuel....ce Todd...Un type un peu enmerdant, mais qui a de l’entrejambe, car travaillant dans l’édition, les médias, écrivant même des bouquins, mais si....Il suffit de lui raconter ce qu’il a envie d’entendre....

Ca peut toujours servir ce genre de relation. .« Pourquoi t’est pas venu ?... » Tous les potes étaient là....C’est loof, non, ces mecs des banlieue au cerveau cramé ! En tout cas ça craint si on peut plus dessiné un petit mikey !« 

Todd prendra furieusement des notes après son départ, ne voulant rien perdre, ressemblant dans cet état de transe à Malraux, écrivant la condition humaine. 
Dans la condition humaine, le mot bobo est arrivé. 
Il a pris la place du mot prolo qu’’on entend presque plus. Il est resté à l’arrêt de bus, qui ne s’arrête plus. »Il faut prendre le velib mon vieux, ou alors un Hubert "( c’est comme ça que ça s’écrit ?
On attend les bobolétaires, de tous pays, pour la lutte finale des capitaux. Todd se tâte pour écrire un livre la dessus. Est-ce que c’est pas un peu casse gueulle. Pourtant il connait des gens, en immersion....
Alinea, même si je ne suis pas toujours d’accord avec vous, je suis en accord avec vous.


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