Commentaire de Samson
sur A. Tsipras, ou l'art de (bien) faire semblant !


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Samson Samson 9 juillet 2015 19:02

@oncle archibald
De fait, le raisonnement n’est valable que pour les entreprises cotées en bourse, et ne concerne pas PME ou indépendants.
Dans la pratique, toutes les mesures actuellement mises en œuvre ou exigées par l’€urope pour une relance économique ne font que favoriser un peu plus le rouleau compresseur de ces mêmes transnationales, déjà par le simple fait d’économies d’échelle bien plus concurrentielles que n’importe quel petit ou moyen producteur, et qui disposent de surcroît de tous les moyens pour optimiser leurs impôts et échapper aux taxes locales. Pas étonnant que les finances publiques soient déficitaires !

Comment des éleveurs pourraient-ils par exemple concurrencer des infrastructures comme une « Ferme des mille vaches » dont l’objectif premier est de « rafler » les subsides européens à la production de méthane et, la production de lait y devenant un sous-produit, bradant ce dernier ? Moyennant quoi, la désertification des campagnes à l’oeuvre depuis l’adoption du plan Sicco-Mansholt au profit de quelques grands acteurs agro-industriels est non seulement directement subsidiée par le contribuable, mais contribue par l’exode rural à alimenter les statistiques du chômage.

En Belgique, une PME paye 30% de taxes sur ses bénéfices, alors que certains gros producteurs comme Electrabel (filiale d’EDF) arrivent par de multiples jeux d’écriture et « optimisations » fiscales à n’en pas payer un centime. Autre exemple ; la concurrence entre des chaînes de boutiques gérées à des conditions léonines par des franchisés contractuellement contraints à toujours plus augmenter les bénéfices en réduisant les charges laisse de moins en moins de marge à des libraires indépendants dont la condition devient pour certains bien moins enviable que celle de n’importe quel salarié ou chômeur.

Et dans la foulée de la réduction, sous prétexte de compétitivité, de notre niveau de vie, quel espoir pour les classes moyennes, sinon de se faire laminer à leur tour du fait de la baisse généralisée du pouvoir d’achat de leur clientèle ? J’ai un peu bossé dans une petite boîte informatique : les conditions de travail de mon employeur pour simplement rester concurrentiel étaient tout bonnement hallucinantes (lui, il bossait entre 70 et 90 heures semaines pour que sa boîte survive !). Seuls les actionnaires voient leurs bénéfices exploser, ce que confirment les bénéfices du CAC40 !

Et nos éminences s’étonnent et s’offusquent encore du très démocratique bras d’honneur grec ???


Voir ce commentaire dans son contexte