Commentaire de Elliot
sur « L'Europe Allemande » ou le retour des nationalismes européens


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Elliot Elliot 15 juillet 2015 14:02

 

Enivrés par leur toute-puissance, applaudis par le chaland qui avait craint pour la solidité des murs de sa prison et qui est dorénavant rassuré car le carcan de l’Euro dans lequel il se débat ( syndrome de Stockholm ? ) est provisoirement sauvé, les janissaires de Bruxelles n’en finissent pas de se congratuler.

Les Français donnent l’impression d’être rassurés par l’étau qui se resserre sur les Grecs ( comme Pétain rassurait la France et était applaudi par elle, oublieuse de la déroute de ses armées attribuée au Front populaire ) 

Il est d’ailleurs remarquable que Madame Merkel, qui étend son emprise sur l’Europe avec un gant de velours tissé de fil barbelé, a le triomphe discret, preuve au choix de duplicité politique ou d’un grand savoir vivre.

Elle laisse aux satellites de son Eurocour le privilège de s’ébaubir de leur grande sagacité, la sagacité consistant à choisir le camp du plus fort contre le faible et à renier les plus élémentaires principes de solidarité.

Bien que le dénouement de l’affaire grecque visât aussi à impressionner et à faire passer le goût de la fronde à de nouvelles populations rétives aux sacrifices, on ne peut évacuer l’hypothèse que de mauvais esprits pourraient s’aviser d’entrer en dissidence.

Alors, au besoin, si une prochaine crise d’épilepsie spéculative venait à ébranler le système, si le bric fait de nouveau des misères au broc, on remobilisera les citoyens à point nommé pour leur changer les idées et ce ne sont pas les ennemis de l’intérieur qui manquent à la panoplie des leurres.

Mais toutes ces péripéties n’empêchent pas l’Euro et l’Europe allemande de pourrir de l’intérieur : pour le moment ces institutions tyranniques s’accommodent assez bien de leur désaffection, elles ont adapté la démocratie à leur sauce, contrôlent les médias et repoussent dans les marges les voix discordantes mais il y a des paramètres qui échappent à leur omniscience : la concurrence est grande pour accéder aux matières premières, les Brics tissent leur toile, la puissance économique de l’Europe bénéficie encore de la vitesse acquise mais navigue à l’erre quand d’autres ont mis le turbo et surtout il manque un grand projet pour mobiliser les énergies plutôt que de les démobiliser au service du veau d’or.

Et ce projet sera avant tout national dans sa réalisation et internationaliste dans son esprit.


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