Commentaire de Jean Keim
sur La conspiration du Nouvel Age


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Jean Keim Jean Keim 10 octobre 2015 22:33

@Luc-Laurent Salvador


Que la conscience soit une dynamique, un processus qui puisse se passer d’ego et qu’elle ne se réduise pas à une conscience de soi est parfaitement acceptable, le fait que vous le pensiez fait partie du contenu de votre conscience et le fait d’y penser effectivement dans le moment présent est dynamiquement votre conscience de l’instant. 

Je ne sais pas si la liberté, le bien, l’esprit sain ou l’humain sont binaires ou non, mais il ne peut y avoir de continuum dans ces états d’être, nous sommes libres, ou dans le bien ou humain ou sains d’esprit ou nous ne le sommes pas. Penser que nous pouvons y arriver graduellement détruit ces états d’être en les réduisant au niveau de concepts ce qu’ils ne peuvent pas être, c’est antinomique.
Je peux graduellement devenir de plus en plus savant dans une discipline mais je ne peux pas par une démarche quelconque devenir sain d’esprit, le fait même de le désirer crée un déséquilibre, il est possible de voir qu’il en est de même pour la liberté, ou le fait d’être un être humain.
Le bien est plus simple à saisir, mais il convient de l’aborder par une approche négative, là où est le mal, le bien est absent. Etre dans le bien c’est agir naturellement, en accord avec notre nature fondamentale, je ne sais pas ce que celle-ci est pas plus que le bien mais je peux percevoir ce qu’ils ne sont pas. Percevoir que nous sommes dans le mal est déjà le bien, vouloir définir notre nature fondamentale ou le bien sont des pratiques du domaine du mal.

Au sujet de la pensée il y a une expérience facile à faire que j’ai déjà décrite auparavant, elle consiste à faite attention aux pensées telles qu’elles se présentent, autrement dit à être conscient que nous pensons et nous pouvons voir que les pensées se ralentissent – autre fait curieux le centre de gravité mental descend dans la poitrine (le cœur ?), cet équilibre est précaire et le fait de se concentrer ou de s’apercevoir du ralentissement le détruit et les pensées reprennent de plus belle. Ce qui est intéressant est qu’un flot incessant de pensées se fait au détriment de la conscience de la présence de l’instant présent. Il y a un couple antagoniste pensée / attention, il semblerait qu’ils ne peuvent coexister, c’est quasi du quantique.
Il y a donc un aller retour incessant pensée / attention ordinairement plus riche en pensées qu’en attention, de là « à penser » que l’attention totale est l’absence de pensée ... le silence intérieur même au milieu d’un vacarme extérieur. 
Une intuition, un déclic, une vision pénétrante pour reprendre une expression de K. ne peut se produire que dans un moment de silence et donc dans un intervalle entre deux pensées.
Seulement dans ce moment, nous sommes disponible pour autre chose que le contenu / mémoire / savoir dans lequel puise la pensée. Et ensuite la pensée stimulée capte ce message de l’altérité, s’en empare et se débrouille au mieux pour en faire une chose pensable smiley la pensée ne peut se mouvoir que dans la sphère du connu, c’est vérifiable par l’attention et ainsi plein de choses s’expliquent sur notre nature, la nature du monde et le désordre généralisé. 
La pensée est itérative et récursive, comme si d’ailleurs elle pouvait être autre chose.
La pensée ainsi se reproduit par sa propre dynamique et sa survie est de s’auto-entretenir, en fait la pensée c’est l’ego voilà tout et la conscience ce que nous avons sur le feu dans l’instant présent, un instantané de l’ego, un film figé sur une photo le temps que le projecteur redémarrage.
Je ne suis mon identité d’état civil ou vous n’êtes Luc-Laurent Salvador que le temps consacré à y penser.

Avec l’attention il est également possible de percevoir que qq. chose, un stimulus, un événement, génère une pensée et qu’ensuite et donc seulement après vient la pensée du penseur qui pense, cela je le tiens de K., c’est prodigieux et avec les limites de la pensée c’est le seul qui l’ai perçu et expliqué si clairement. 
Le penseur n’existe pas, c’est une pensée comme une autre, un artefact, les conséquences sont immense.

Pardon pour ce commentaire bien trop long, il pourrait faire un article et au plaisir de vous lire.


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