Commentaire de NICOPOL
sur Droite, Gauche, Libéralisme, Socialisme : grilles de lecture de l'histoire des idées politiques depuis la Révolution Française


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NICOPOL NICOPOL 28 février 2016 03:14

Bonsoir Onecinikiou

Vous semblez oublier que dans les années 80 le modèle de JMLP n’était autre que... Ronald Reagan. Et qu’on l’entendait surtout pester contre l’étatisme, le syndicalisme et la fiscalité - thèmes économiquement de droite, tout en faisant preuve d’un certain tropisme atlantiste. Rajouté à cela la défense des valeurs traditionnelles, et vous obtenez la définition même du néoconservatisme - c’est à dire un nouveau conservatisme moral intégrant le libéralisme économique. Ou alors, c’est vous qui avez une définition toute personnelle du néoconservatisme ?

Le slogan de JMLP que vous citez date, si je ne me trompe pas, de la campagne présidentielle de 2002. Une époque à laquelle il avait déjà mis un peu d’eau dans son vin libéral (notamment en critiquant le mondialisme à la fin des années 90, avec des accents très gaullistes). Il y a donc effectivement une évolution du FN vers la gauche économique dès la fin de la période JMLP - évolution parfaitement logique dans les grilles de lecture soralienne et socialiste, dès lors que l’on réalise que le libéralisme économique est le premier facteur de dissolution des valeurs traditionnelles. En ce sens, je suis d’accord avec vous que le FN a été, dès JMLP, le premier parti à brouiller les frontières entre la droite et la gauche. Ceci n’empêche pas que, durant la plus grande partie de sa carrière politique - commencée au milieu des années 50 - , JMLP aura bien été davantage proche des idées néocons que des idées socialistes...

On pourrait effectivement dire que BHL est « néoconservateur », même si, à mon avis, ses prises de position en matière sociétale le range davantage dans la case des « libéraux-libertaires »...

Je suis d’accord avec vous que le clivage le plus aigu aujourd’hui est entre le mondialisme uniformisant et les « ethno-différentialistes » (pour reprendre le terme d’Alain de Benoist) attachés aux identités locales. Mais ce clivage oblige également à se prononcer sur le modèle économique libéral : dès lors que l’on comprend que celui-ci suppose nécessairement l’uniformité, alors défendre les identités locales va nécessairement de paire avec un antilibéralisme économique. La réciproque étant également vraie.

Merci du lien vers ce texte de JC Michéa, Il y dit à peu près ce que je décris dans le modèle Socialiste (et c’est bien normal, puisque j’indique que l’une des meilleures descriptions de ce modèle se trouve chez Michéa). On y cite Proudhon, Orwell, Pasolini... Bref, rien qui ne soit contradictoire avec ce que je décris dans mon article (dans lequel j’aurais certes également pu citer, Bakounine, Mauss et Debord...).

Et puisque vous me citez Michéa en référence, je vous rappellerais malicieusement que celui-ci a lui-même souligné l’inspiration reaganienne (donc néocons) de JMLP smiley

Bien à vous,


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