Il ne suffit pas d’utiliser des documents vérifiables pour faire de l’histoire. Il faut encore savoir les interpréter.

Le danger classique est la surinterprétation. Cela consiste à vouloir absolument intégrer les faits dans un point de vue ou une théorie pré-établie en faisant fi du contexte, en exagérant le rôle de certains acteurs ou de certains événements.

Asselineau qui n’est pas historien passe son temps à faire de l’Histoire comme monsieur Jourdain fait de la prose. Son obsession consiste à vouloir prouver que les USA sont la cause de tous les problèmes de la France et que l’UE n’est qu’un instrument de leur impérialisme. 

Dès lors tout fait sens : les responsables de l’après guerre au passé nazi (il y en a un paquet aussi bien à l’Est qu’à l’Ouest) sont la preuve de l’immoralité foncière des américains voire la preuve de l’origine fasciste de l’idée d’Europe. L’implication des services secrets devient la preuve que les européens sont des marionnettes dans les mains des américains. Pourtant surveiller ses alliés et ses ennemis, soutenir ce qui va dans le ses des intérêts est une pratique classique de chaque état. Asselineau qui néglige systématiquement le contexte de guerre froide surévalue le pouvoir des barbouzes américains et minimise celui des autres (européens et surtout soviétiques). 

L’UPR véhicule une vision tronquée des faits ou les officines cachées font l’Histoire au service d’un impérialisme américain implacable, théorisé qui sait parfaitement où il va. C’est une vision simpliste de l’impérialisme des USA qui sert un nationalisme borné.