Commentaire de Jean-Luc B
sur 22 mars 2016… 5 jours avant Pâques


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Jean-Luc B 25 mars 2016 01:20

Intéressant article qui amène évidemment les débats sur le sens de Pâque et la notion de sacrifice.

Contrairement à njama, il me semble que le sacrifice de Jésus Christ peut se comprendre clairement au travers du sens spirituel que cette fête juive ne faisait qu’annoncer prophétiquement. Selon l’évangile de Jean, Jésus est « l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » et son sacrifice à Pâque nous rappelle que c’est grâce au sang d’un agneau que l’ange destructeur a épargné ceux qui ont crus la parole de Moïse et qui l’ont mis en évidence sur le linteau de leurs portes (voir le livre de l’Exode au chapitre 12) et qui ont pu ainsi quitter l’emprise de l’esclavage et de la servitude.

Mais de même que ceux qui tournent la clé de contact de leur voiture le matin n’ont pas besoin de connaître les lois de la mécanique qui transforment dans un moteur thermique la force linéaire des pistons en puissance circulaire qui fait tourner les roues et les ainsi amène à destination, de même il n’est pas besoin de connaître toutes les subtilités des dynamiques spirituelles bibliques pour bénéficier de la puissance d’amour qui provient de la croix. Il suffit d’y croire.

Au travers des récits bibliques nous pouvons discerner deux dynamiques qui s’opposent depuis le début de l’histoire humaine. D’un côté, il y a ceux qui s’imaginent (quelle que soit leur religion) que leurs œuvres et leurs efforts pourraient leur permettre d’avoir accès à l’approbation de Dieu (avec ou sans 70 vierges) ; et de l’autre côté il y a ceux qui ont saisi à la suite des apôtres et de Paul que seule l’oeuvre de Dieu en Jésus Christ peut être capable de nous ouvrir le chemin vers la Vie de l’éternité. Si l’on peut constater que ces deux idéaux s’opposent c’est parce qu’ils sont orientés dans deux directions totalement opposées.

Ceux qui recherchent l’approbation divine par leur offrande et leur sacrifice, finissent malheureusement comme Caïn qui devint un meurtrier. Le Grand Prêtre juif de l’évangile, les croisés du moyen age et les salafistes modernes font hélas partie de cette catégorie qui met à mort leurs frères en humanité en croyant rendre un culte à Dieu. Lorsque l’intérêt du groupe prime sur le respect et la considération de l’individu, la dérive meurtrière n’est pas loin avec son sinistre cortège...

Mais ceux qui ont reçu le Don de Dieu ne recherchent plus une place au paradis, car ils ont compris qu’elle leur avait déjà été donnée gracieusement, de manière imméritée « non pas à cause des oeuvres, mais à cause de leur foi ». Ces croyants ne cherchent donc plus à acquérir quelque chose d’En Haut, mais ils sont assez riches pour répandre autour d’eux le don d’amour de Dieu en Jésus Christ, car ils ont compris que « tout ce qui contribue à la vie et à la piété leur a déjà été donné par Celui qui les a appelé par Sa propre grâce et par Sa vertu » (2 Pierre 1.). Ils considèrent alors comme un honneur de partager avec leur prochain cette vie divine répandue sur eux par l’amour de Dieu manifesté en Jésus Christ. Comme un pauvre partage avec d’autres la nourriture abondante qui lui a été donnée, ils partagent gratuitement autour d’eux cette grâce abondante et imméritée qu’ils ont saisi par la foi. Comme l’annonçait le Christ concernant ceux qui croiraient en Lui : « des fleuves d’eau vive couleront de leur sein ».

Vu sous cet angle, toutes les religions ne se valent évidemment pas...


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