Commentaire de César Castique
sur La nouvelle abdication de la Grèce face à ses créanciers tortionnaires
Voir l'intégralité des commentaires de cet article
@alinea
« …j’essaie d’expliquer en trois mots que ce n’est pas passivité mais impuissance, impuissance imposée mais aussi des schémas , des désirs à s’ôter de la tête ! »
La colère, la vraie colère née de la vraie exaspération, n’a pas besoin de mise en condition pour exploser. Il suffit d’en avoir marre, mais vraiment marre. Elle se livre à quelques excès, parfois sanglants, n’ayant rien à voir avec la préméditation systématique des casseurs de type Black Blocks.
« Avant la révolution, il faut prendre des forces, c’est pas aisé actuellement chez eux, de prendre des forces ! »
Ca., c’est la révolution en version Epinal. J’ai montré comment ça a fonctionné en Roumanie, dans « La Technique du coup d’Etat », Curzio Malaparte explique comment les choses se sont passées, techniquement, à Saint-Petersbourg. Dans les deux cas, on est bien loin du folklore épique.
« À moins que le parti communiste ne fasse un coup d’État ! »
Avec un poids électoral qui se compte sur les doigts d’une seule main ? Avec des forces armées et de police, qui lui seront aussi hostiles que la majorité de la population ? Avec des conceptions nées des misères du prolétariat d’il y a cent cinquante ans ?
Presque plus personne ne croit à un communisme, qui se liquide en trois citations :
Georges Gastaud, secrétaire national du Pôle de renaissance communiste en France brandit « la perspective d’une société communiste où « le développement de chacun serait la clé du développement de tous » (Marx-Engels) ou, pour le dire autrement, d’une Cité réconciliée où l’homme, « régi par la raison » et mû par la « recherche de l’utile commun », deviendrait enfin pour du bon « un dieu pour l’homme » (Spinoza). », mais qui croit encore à ce genre de pathos, qui, n’en doutons pas, plongeait le prolo mal nourri, mal logé, mal vêtu du XIXe siècle, dans un espoir euphorique, hormis une poignée d’anachroniques ?
Assurément pas Hannah Arendt, qui met brutalement les pieds dans le plat : « La société de masse ne veut pas la culture mais les loisirs. »
Et pas non plus Georges Orwell qui, dès avant la guerre, observant le ralliement d’une bonne partie de la classe ouvrières au fascisme, s’était rendu à cette évidence qu’il y a, en l’homme, « …des valeurs (patriotisme, religion) qui ont des racines plus profondes que la raison économique. »
A ce propos, le discours patriotique prononcé par Staline, le 3 juillet 1941, est édifiant : le mot Patrie y figure onze fois, les mots « communisme », « communiste », « révolution », « prolétaire » et « prolétariat », aucune.
A la même époque, l’écrivain Alexis Nikolaïevitch Tolstoï, un des porte-coton du Petit Père des Peuples, plutôt que d’en appeler aux prolétaires du monde entier, fait radiophoniquement dans l’ethnocentrisme en s’adressant aux frères de race :
"Peuples slaves ! Russes, Ukrainiens, Biélorusses, Polonais, Tchèques, Slovaques, Serbes, Croates, Macédoniens, Monténégrins, Bulgares, Slovènes, Ruthènes et tous ceux qui parlent des langues sœurs descendant du slavon et qui formaient jadis un groupe de tribus parentes et qui luttèrent pour leur indépendance, leur culture et le droit de vivre dans la paix."
Comme quoi, les conneries romantiques, c’est gratifiant au jour le jour, mais quand on passe aux choses, il faut les mettre dans sa poche, avec le mouchoir par dessus, er en revenir aux vraies vraies valeurs, celles qui mobilisent pour de bon, comme le territoire et la solidarité raciale.