Commentaire de Robert Bibeau
sur Centenaire de « L'impérialisme, stade suprême du capitalisme » de Lénine


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Robert Bibeau Robert Bibeau 9 octobre 2016 16:41
@Luniterre

Sans t’en rendre compte tu fournis le bois pour te flageller. MERCI pour cette citation de Lénine...

« se trouve en fait ébranlée, et où le gros des bénéfices va aux « génies » des machinations financières. A la base de ces machinations et de ces tripotages, il y a la socialisation de la production ; mais l’immense progrès de l’humanité, qui s’est haussée jusqu’à cette socialisation, profite… aux spéculateurs. » 

Lénine se révèle ici en tant que réformiste en prétendant que machinations et tripotages des spéculateurs seraient la cause de la crise permanente du capitalisme en phase ultime impérialiste et que cette phase impérialiste serait différente du capitalisme classique, notamment à cause de l’apparition du capital financier (fusion du capital bancaire et du capital industriel dit Lénine sur les traves de Hilferding).

C’est exactement la critique que nous faisons aux léninistes .

1) Le capital financier a toujours existé depuis les premiers pas du capitalisme. Ce n’est pas l’apparition du capital financier qui marque la phase impérialiste du capitalisme

2) De fait la phase impérialiste du capitalisme n’est que le plein développement des contradictions internes au capitalisme - leur exacerbation - et en aucune façon un détournement de la socialisation du procès de production

3) La spéculation sous différentes formes a toujours existé même sous le mode de production féodal et évidemment sous le mode de production capitaliste. La spéculation n’est pas une machination-tripotage imaginée par des génies du capital financier pour s’accaparer les bénéfices de la socialisation de la production - la spéculation est la façon que le capital a poussé ses gestionnaires à tenter de résoudre le problème de la baisse tendancielle du taux de profit - bref de résoudre le problème de la non valorisation du capital.

4) À Lénine et à ses tentatives d’expliquer la crise systémique du capitalisme par les malversations des requins de la finance et les tripotages des banquiers = exactement comme le font les économistes bourgeois en ce moment pour « expliquer » la faillite de la Deutsche Bank = nous répondons l’explication ultime des crises qui secouent un mode de production se trouvent toujours dans son procès de production (dans l’infrastructure sur laquelle repose la superstructure) jamais dans les rapports de production. 

5) Appliquons ce principe à la faillite imminente de la Deutsche Bank. En plaçant son argent dans des prêts risqués - sulfureux - les banquiers allemands n’ont pas tripoter - ils ont fait la seule chose qu’ils pouvaient faire - ce que tous les autres banquiers du monde entier ont fait comme eux. S’ils ne l’avaient pas fait la banque serait déjà en faillite. Ils ont été forcé par le système économique et financier (par le mode de production) à ces opérations puisque toute autre chemin pour la valorisation (production de plus-value) de leurs capitaux leur était coupé. Aucun système de contrôle gouvernemental - aucune réglementation étatique capitaliste - ne pourra jamais empêcher le capital de tenter de se frayer un chemin au sein de la superstructure financière dans une veine tentative de fructifier (profiter). Ce phénomène n’a rien à voir avec la « socialisation de la production ». Il ne faut jamais prendre la conséquence pour la substance.

Robert Bibeau Éditeur http://www.les7duquebec.com&nbsp ;
 


 

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