Commentaire de Christian Labrune
sur Abattre les murs, tous les murs. Mélenchon


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Christian Labrune Christian Labrune 17 octobre 2016 19:25

@ddacoudre
Mis à part ceux qui en profitent le plus et dont je ne suis certes pas, il n’y a personne qui puisse aimer le capitalisme, mais c’est que le capitalisme n’est pas un système, il n’est fondé sur aucune idéologie, il ne connaît qu’une loi, celle du maximum de profit immédiat. Il doit apparaître en Europe vers le XIIIe siècle et depuis, il n’aura cessé de changer, traversant toute sorte de crises et trouvant toujours le moyen de les surmonter. Les effets pervers, en terme d’injustices, de ses métamorphoses, il y a toujours un moment où il parvient à les corriger - sans cela il crèverait -, mais c’est malheureusement avec beaucoup de retard, dont pâtissent forcément ceux qui n’ont d’autres ressources que celles de leur travail, et quand certaines injustices se trouvent corrigées, d’autres surviennent. Le processus est sans fin, mais ça progresse quand même : la misère des plus défavorisés aujourd’hui n’est pas celle du prolétariat de Londres à l’époque de Karl Marx.
Les idéologies « de gauche », en revanche, ont quelque chose de tout à fait systémique. Les intentions paraissent louables, mais c’est avec ces intentions-là qu’on aura pavé pendant plus d’un siècle tous les chemins qui mènent au goulag et aux plus grands massacres sacrificiels voulus et programmés.

Je voyais il y a quelques jours les candidats de la droite conservatrice faire leur boniment devant les caméras de la télévision. Personne ne peut évidemment s’enthousiasmer pour leurs propositions et leurs comptes d’apothicaires incompétents mélangeant allègement,sans trop savoir, les remèdes et les poisons. De toute évidence, ils sont complètement dépassés par la complexité d’une situation qu’ils ne maîtrisent pas, qu’ils n’arrivent même plus à appréhender.

Ce serait cependant une illusion tragique de croire que ce que vous appelez « la gauche » (la vraie, mais je rigole !) aurait des solutions. Des gens comme Mélenchon ne sont pas capables de voir les choses telles qu’elles sont, encore moins de proposer des stratégies qui permettraient d’agir intelligemment sur le réel. Mélanchon, par exemple, aura été ministre de l’Education nationale. Il se sera contenté d’expédier comme il pouvait les affaires courantes et de gérer le processus de démolition systématique de l’Instruction publique que ses copains d’alors avaient mis en chantier. Parmi tous les ministres qui ont été à la tête de cette institution, il aura été sans conteste l’un des plus ternes et des plus insipides. Il est assurément, comme l’autre, un « ennemi de la finance », mais c’est au bas du mur qu’on voir le maçon, et on a déjà vu.

Que fait ce pauvre type dans la vie politique française ? Il se fait mousser avec les vieux cantiques d’une gauche à laquelle lui-même ne croit pas plus qu’un évâque un peu cultivé ne croit à l’existence de Dieu, mais ça fonctionne encore sur le bas clergé, et c’est l’essentiel. Surtout, ça renforce très bien son ego depuis que les media lui ont permis de développer des talents d’histrion que lui-même ne soupçonnait peut-être pas au début. Les narcissiques sont les plus malheureux des êtres, et je plains donc bien sincèrement ce pauvre bougre qui, sans cette confuse agitation, serait probablement menacé par la déprime. Cela dit, la psychiatrie a quelque peu progressé, et il n’y a donc aucune raison pour que la politique française serve de thérapie à ce pauvre homme.

 
.


Voir ce commentaire dans son contexte