Commentaire de gogoRat
sur Les hommes et les guerres


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gogoRat gogoRat 16 novembre 2016 10:38

@Jean Keim
 
 Ce qui me chagrine, dans les interprétations d’autrui basées sur des a priori d’ordre psychologique (cf ’peur’), c’est qu’elles semblent trop souvent oublier le peu que je retiens dans ce domaine que je ne saurais disputer aux spécialistes homologués : le principe du miroir, ou de la projection aurait tendance à nous faire généraliser avant tout les sentiments ou réactions que nous avons nous-même tendance à produire.
 Lorsque, par exemple, j’entends catéchiser que les Français auraient peur , entre autre du chômage, ou de déclassements injustes, j’essaie d’abord d’identifier l’expérience de vie de celles et ceux qui établissent un tel diagnostic, si peu pertinent et respectueux de la proportions croissante de leurs frères-compatriotes qui ne sauraient de façon cohérente être suspectés de craindre ou être régis par la peur de perdre des libertés, dont, de fait, ils constatent déjà le manque.
 
 
 Concernant, l’ennui, j’en retiens d’abord l’étymologie précisée par https://fr.wiktionary.org/wiki/ennui :

  • Déverbal de ennuyer, dérivé du bas latin inodiāre, formé sur l’expression in odio esse « être un objet de haine » du latin classique.
  • Ennui a signifié au XIIe siècle « tourment », puis « tristesse profonde, chagrin, dégoût » pour prendre progressivement, par affaiblissement, celui de « lassitude d’esprit, manque de goût, de plaisir ».

 Plus fort encore qu’un ’bonjour tristesse’ , l’otium auquel j’avais fait référence en se suspectant candidat à combler le vide que vous évoquez , est plutôt bien précisé par cette présentation de wikipedia :
  • ’L’otium, terme latin, recouvre une variété de formes et de significations dans le champ du temps libre. C’est le temps durant lequel une personne profite du repos pour s’adonner à la méditation, au loisir studieux. C’est aussi le temps de la retraite à l’issue d’une carrière publique ou privée, par opposition à la vie active, à la vie publique. C’est un temps, sporadique ou prolongé, de loisir personnel aux implications intellectuelles, vertueuses ou immorales avec l’idée d’éloignement du quotidien, des affaires (negotium), et d’engagement dans des activités valorisant le développement artistique ou intellectuel (éloquence, écriture, philosophie). L’otium revêt une valeur particulière pour les hommes d’affaires, les diplomates, les philosophes ou les poètes.
  • Sénèque loue les mérites de l’otium et le considère comme la caractéristique de l’homme vraiment libre, mais en ajoutant qu’il est bon de le consacrer à un rôle social ou politique dans la cité.’

 C’est en ce sens qu’une démocratisation de l’ennui pourrait finalement être une bonne chose !


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