Commentaire de Christian Labrune
sur La chute de l'Empire romain ou la fin d'un empire sans valeur


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Christian Labrune Christian Labrune 16 novembre 2016 11:36

@Phalanx
On n’est pas vraiment en désaccord. Simplement, comme je suis d’un naturel plutôt pessimiste, je me soigne et je m’interdis souvent d’écrire ce que ce tropisme m’induirait à penser.
L’islam, à la différence des deux autres religions « du Livre », je vois qu’on est d’accord là-dessus, est aussi un système politique totalitaire. Les totalitarismes ont en commun d’être conçus pour affronter l’éternité.
Les historiens s’accordent à considérer que les grandes lignes de ce que nous appelons le capitalisme commencent à se dessiner vers le XIIIe siècle dans les cités italiennes et les villes hanséatiques. Il est protéiforme et, de crise en crise, il a très bien survécu sans trop de difficultés. Mais ce n’est pas un totalitarisme : ses théoriciens, multiples, ne se sont jamais accordés sur une doxa commune et définitive.
Le nazisme, en revanche, n’aura pas duré vingt ans, sauf si on considère que le régime des mollahs iraniens ou l’idéologie des Palestiniens en est un dernier avatar. Le système communiste aura duré soixante-dix ans. Pour ceux qui ont subi cette tyrannie, c’est beaucoup, mais à l’échelle de l’histoire universelle, ce n’est presque rien.
Les autre religions du livre peuvent aisément se recycler sous la forme d’une morale commune universelle. Dans son « catéchisme chinois », Voltaire s’émerveillait du confucianisme qui est une espèce de religion sans dieu. Le christianisme est bel et bien devenu aujourd’hui une sorte de confucianisme à l’usage des occidentaux, assorti de rites sociaux un peu folkloriques bientôt aussi acceptables par tout le monde que les cérémonies fort pittoresques du shintoïsme japonais.
L’islam, contrairement à ce que pensaient il n’y a pas si longtemps un certains nombre d’intellectuels d’origine musulmane, ne peut pas être réformé : si on expurgeait le Coran de tout ce qui est incitation au meurtre, surgiraient immédiatement des publications islamistes qui mettraient bout à bout les versets supprimés pour en faire un concentré d’ultra-violence qui exprimerait l’intention même de Dieu masquée par d’odieux takfiristes et de vrais apostats.
Le silence des musulmans français, qui a paru si consternant, vient de ce que pour la plupart ils sont incultes. Ils voient qu’un Califat s’est créé, c’est une bonne chose (c’est ce que les prédicateurs leur font espérer depuis des années) et ils sont dans l’expectative : pourvu que ça dure, pourvu que l’Etat coranique puisse s’étendre et que l’islam recouvre enfin le monde !
L’effondrement du Califat va les obliger à se poser un certain nombre de questions. L’espèce de Saint -Barthélémy islamique qu’on leur a fait miroiter va rapidement se retourner contre l’islam : Allah, décidément, n’aime guère les musulmans, et avec trois siècles de retard,sur nous, l’incrédulité ne devrait plus trop tarder à l’emporter : c’est qu’il n’y a pas d’ivresse qui ne soit suivie d’une pénible gueule de bois. Le processus peut prendre encore dix ou vingt ans, mais l’islam étant ce qu’il est, et pour l’éternité, il n’en disparaîtra que plus complètement et plus vite. Le souvenir en sera même probablement aussi odieux pour ceux qui disposent d’un cerveau que celui des deux autres totalitarismes que j’évoquais plus haut.


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