Commentaire de Olivier Perriet
sur Alep est réunifiée. Les masques tombent


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Olivier Perriet Olivier Perriet 3 janvier 2017 21:15

@Pierre

Sur mon analyse de la situation :

Je ne suis pas grand spécialiste, et tout ce que je tire comme conclusions est tiré de ce qu’on connaît ici, c’est à dire pas grand-chose sans doute. Vous êtes sûrement bien mieux informé que moi mais je ne sais pas si ça compte vraiment ;

C’est difficile de savoir ce qui se passe dans des pays unanimistes et autoritaires, il n’y a pas d’élections libres, pas de presse, pas de sondages, pas de liberté de parole, seulement des présidents élus à 99 %. Cela dit je constate bien volontiers qu’un fraction notable des Syriens soutient Assad, et qu’une fraction notable aussi n’en veut plus. Il n’y a pas eu d’intervention militaire étrangère massive et directe (pas comme en Lybie en 2011, ou en Irak en 1991 et 2003). Le territoire syrien est divisé en « taches » parfois incrustées les unes dans les autres. Il ne semble pas y avoir de « guerre des tranchées » façons 14-18 mais des zones d’influences qui vivent ensemble certains temps, se combattent plus ou moins mollement d’autres fois. Sinon, je ne vois pas pourquoi il y a une « tache » gouvernementale à Deir es Zor en pleine zone de l’Ei, et réciproquement des quartiers de Damas qui échappent (ou ont échappé longtemps) au gouvernement.

Le pays a complètement implosé, l’armée régulière n’épargne rien du tout, elle ne peut tout simplement plus contrôler.

Il y a donc bien guerre civile, ce qui n’exclut pas des parasitage étrangers évidents.

Maintenant une partie essentielle des opposants se tourne vers l’islamisme sunnite. J’ai le droit de le déplorer, mais qu’y puis-je au fond, je ne suis pas Syrien ?

Le fait est que la protestation posait en préalable le départ d’Assad. C’est conflictuel au possible, et vu comme ça, ça ne se réglera que par l’extermination d’une des deux parties.

Il me semble toutefois que lorsqu’on est contesté à ce point, la question d’un départ se pose, c’est la moindre des choses. Ça a été le cas en Tunisie et en Égypte, simple constat. Ça n’a sans doute pas modifié les choses en profondeur, mais ça peut être une réponse dans les moments de tension. On le fait régulièrement chez nous, pourquoi pas là bas ?

Pour conclure, d’un point de vue de nationaliste, de souverainiste, c’est aux Syriens de gérer leur propre merde, et les extérieurs, vous, moi, Vladimir ou Barack ou Tayyep ils peuvent influencer, conseiller, intervenir, ils n’auront pas forcément la main au final. Et d’un point de vue nationaliste (syrien) le règne du fils Assad est une catastrophe par rapport à celui de son père qui en avait fait « la Prusse du Moyen-Orient ». Simple constat, aussi.


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