Commentaire de simazou
sur Le soldat franco-israélien Elor Azaria, reconnu coupable d'homicide, est la norme


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simazou 10 janvier 2017 17:41

4ème partie

Aucune de ces libertés n’existe dans un pays musulman. Ni en Egypte, ni en Jordanie, ni en Arabie Saoudite, ni en Iran, ni au Pakistan. Partout la censure y sévit et le moindre point de vue qui touche à la laïcité y est condamné. Les blogueurs libres penseurs comme Raif Badawi en Arabie Saoudite, quelques autres au Pakistan et des centaines d’autres en Iran ont été emprisonnés, condamnés au fouet (comme Badawi), ou assassinés (comme au Bangladesh). Dans ces pays, la presse est sous contrôle de l’Etat. Les livres sont interdits et brulés partout au Moyen Orient. Des chaînes de télévision sont fermées pour des motifs futiles comme cela s’est produit pour le député égyptien Tawfiq Okasha. La liberté de parole est proscrite à Gaza comme dans les territoires sous contrôle de l’Autorité Palestinienne et ceux qui s’y risquent finissent régulièrement avec une balle dans le crâne.

La liberté de parole est mieux respectée en Israël qu’en Grande Bretagne, au Danemark, aux Etats Unis, au Canada, en Australie ou que dans n’importe quelle démocratie occidentale. Les seules limites imposées à la presse touchent à la sécurité nationale, comme dans toutes les démocraties. Des ONG anti-israéliennes opèrent librement en Israël, des articles anti-israéliens sont publiés quotidiennement dans la presse, notamment dans le journal de gauche Haaretz. Des parlementaires arabes s’expriment librement contre Israël au parlement ou dans des entretiens accordés à la presse. Les extrémistes juifs sont condamnés au même titre que les extrémistes arabes. Sous quelque aspect qu’on la considère, la société israélienne est une société libre. Bien sûr, rien ne vous empêche de condamner ce pays. Mais en agissant ainsi, vous condamnez également les libertés dont vous jouissez dans vos tours d’ivoire écossaises. Et quand vous soutenez unilatéralement les Palestiniens, vous cautionnez la censure et reconnaissez à l’Etat le droit de contrôler la liberté de parole. Réfléchissez soigneusement à ces différents points. Si vous vous y refusez, vous vous révèlerez comme des hypocrites de premier ordre.

Permettez-moi d’avance dans mon raisonnement. Savez-vous que votre motion est antisémite ? Là encore, je vous demande toute votre attention. En quoi, allez-vous dire, une motion de boycott contre Israël peut-elle être confondue avec une haine des juifs ? Vous êtes, je n’en doute pas, farouchement antiracistes, ce que je vous recommande vivement. Le racisme est encore un horrible trait de caractère de nos sociétés modernes, pas seulement en Occident, mais aussi dans un grand nombre d’autres pays. Il est par ailleurs tout à fait ironique que votre proposition de boycott soit poussée en avant par le Mouvement de libération des noirs et autres minorités ethniques (BME). Ironique car l’antisémitisme a été et demeure l’une des formes les plus toxiques et génocidaires de haine raciale. En Europe, l’antisémitisme atteint aujourd’hui des niveaux qui rappellent les années 1930. En 2015, le nombre d’actes antisémites a augmenté de 53% par rapport à l’année 2014. Les juifs quittent l’Europe et vont chercher refuge ailleurs, notamment en Israël.

Une juste critique d’Israël n’a rien d’antisémite. Mais une critique exagérée, diffamatoire, et fausse l’est assurément. Ceci n’est pas mon opinion, mais celle de plusieurs institutions dédiées à la lutte antiraciste. Au niveau universitaire, les Régents de l’Université de Californie , et nombre d’autres universités américaines, ont simplement condamné l’antisionisme comme une manifestation d’antisémitisme. Une autre institution européenne que vous devriez connaître et prendre en considération, l’Observatoire européen des phénomènes racistes et xénophobes (OEPRX) définit l’antisémitisme de la manière suivante :

L’antisémitisme est une certaine perception des juifs, qui peut s’exprimer par de la haine à leur égard. Les manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme sont dirigées contre des individus juifs ou non-juifs et/ou leurs biens, contre les institutions de la communauté juive et contre les institutions religieuses juives.


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