Commentaire de Philippe VERGNES
sur Affaire Jacqueline Sauvage : le syndrome de la femme (ou de l'homme) battue


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Philippe VERGNES 19 janvier 2017 12:33

@ alinea,


Je comprends votre raisonnement et vos explications, croyez bien que j’y ai aussi pensé et comme vous je déplore les zones d’ombres qui resterons toujours dans ce dossier. Des zones d’ombres d’autant plus néfastes qu’elles auraient pu être levées par une expertise d’un professionnel compétent. C’est en cela que je dis que cette affaire est une véritable catastrophe pour la dénonciation des violences intrafamiliales.

Quoi que vous en pensiez, comme vous, je réfute l’idée qu’il y a toujours un bourreau / une victime, mais contrairement à vous, je ne me limite pas à l’analyser d’une situation duelle bourreau/victime. Dans une reconstitution, comme celle qu’il est nécessaire de faire lors de ce genre d’affaire, je tiens également compte des contraintes sociales et du regard d’autrui qui s’exercent sur tous les protagonistes. Autrement dit, j’ajoute une dimension à la façon dont le commun des mortels analysent ce genre de faits. On résume cela par le triptyque « bourreau/victime/spectateurs », ce qui ajoute un degré supérieur de complexité et demande beaucoup plus de rigueur dans l’interprétation des faits.

Sur le père, ce que disent les comptes-rendus des procès - il faut être précis au delà des conneries qu’ont pu raconter les journalistes -, il a violé deux des trois filles - une fois - et commis des attouchement sur les trois. Quant au fils, selon les témoignages de deux de ses ex-compagnes qui ont connu l’ambiance familiale, il était constamment humilié et battu par le père tant et si bien qu’ils en venait souvent à se battre l’un contre l’autre.

Sur la concordance des deux faits, le suicide du fils et le meurtre de la mère, il y a bien des questions à se poser en effet, mais elles sont d’ordre métaphysique, car JS ignorait le suicide de son fils au moment du meurtre de son mari. Elle a appris la nouvelle par les gendarmes au moment de son arrestation alors que le corps du fils venait d’être découvert par ses filles qui rendaient visite au frère pour le prévenir du drame qui s’était joué. Voilà très précisément ce qui ressort de l’enquête et des procès. Il n’y a pas eu de communication entre la mère et le fils entre le suicide de ce dernier et le meurtre du mari.


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