Commentaire de Philippe VERGNES
sur Affaire Jacqueline Sauvage : le syndrome de la femme (ou de l'homme) battue


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Philippe VERGNES 19 janvier 2017 22:01

@ alinea,


« Affectif ? Où ça ? »

Dans toutes les interprétations que vous formulez en dehors du cadre juridique dans lequel elles ont été émises. C’est-à-dire en dehors des faits tels qu’ils ont été présentées lors de ces deux procès d’assise.

Hannah Arendt exprimait très bien cette attitude dans son livre « La crise de la culture » : « La liberté d’opinion est une farce si l’information sur les faits n’est pas garantie et si ce ne sont pas les faits eux-mêmes qui font l’objet du débat. »

Ne vous en déplaise, l’information sur les faits n’a pas été donnée par tous les articles que l’on peut lire sur le sujet. Seul les comptes rendus des procès s’y approchent au plus près pour nous permettre d’en juger, du point de vue des magistrats et des jurés présent lors des journées d’audience.

Le volet judiciaire est tout aussi important à comprendre que le volet « humain », car la justice qui selon vous, « n’a rien à voir avec l’humain » est rendu par des humains. Il est donc tout aussi important pour moi de comprendre cette rationalité-là que celle dont vous vous revendiquez. C’est tenir compte d’un niveau tout autre niveau de réflexion que ceux auxquels vous réduisez vous-même cette affaire et les débats qui s’y déroulent. Comme je vous l’ai déjà précédemment écrit, c’est prendre en considération l’aspect trilogique bourreau/victime/spectateurs là où vous vous limitez vous-mêmes sur le seul plan « humain » qui seul trouve grâce à vos yeux.

« Il n’est pas question de prendre parti, en tout cas pour moi, mais de comprendre ; je comprends si elle tue parce que l’homme à qui elle a sacrifié sa vie la quitte, je ne la comprends pas si elle tue, par hasard ce jour là, en même temps que son fils se suicide, parce qu’elle en a soudain ras le bol de quarante sept ans de cette vie là. »

Justement, cela s’explique très bien par l’ESPT complexe ou chronique auquel je me réfère dans cet article. Si vous ne souhaitez pas sortir des sentiers battus pour « explorer » d’autres horizons conceptuels que ce de vos propres expériences (rationalité ontologique oblige, phénomène justement « pointé du doigt » par Le Gaïagénaire ci-dessus) ne venez pas reprochez à vos contradicteurs de le faire, car ce faisant vous pointez du doigt la paille dans l’œil du voisin tout en évitant soigneusement la poutre qu’il y a dans le votre.

« Je n’aime pas les explications, approuvées par tous, et qui n’ont aucun sens... »

Cela tombe bien, l’explication selon l’EPST complexe (ou chronique) n’a été approuvée par personne et elle est seule à même de répondre à la question que tout le monde se pose dans ce genre de dossier, à savoir comme je l’ai écris dans l’article : « Pourquoi elles (les femmes battues) ne partent pas. » Et cerise sur le gâteau, selon répond aussi à la question : « Pourquoi elles (elles femmes battues) tuent leur mari violent au bout de 47 ans de vie commune. »

D’un point de vue scientifique, on en trouve même les traces sur un plan biologique au niveau génétique, physiologique et hormonal. Loin des spéculations d’une intime conviction que l’on sait dépendre d’une rationalité ontologique. ET C’EST CE QUE DEMANDE LA JUSTICE DES HOMMES !

Les considérations subjectives, voire spirituelles que certains pourraient aussi invoquer, sont d’un tout autre domaine qui n’a strictement rien à voir avec des éléments de preuve à apporter lors d’un procès.

A propos du sens des choses, vous devriez méditez sur l’excellente intervention du philosophe Charles Robin sur l’esprit critique.

Il y aurait encore beaucoup à dire, mais je m’en dispense... vous n’aimez pas les gens qui se contentent de peu. (LOL !)

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