Commentaire de Christian Labrune
sur La dictature de l'émotion et la Syrie


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Christian Labrune Christian Labrune 8 avril 2017 20:05

Oui, du cinoche, un nanard série Z

@hunter
Qu’on le veuille ou non, la politique, c’est du théâtre, et ça ne date pas d’hier. Relisez Suétone évoquant Auguste les dernières heures d’Auguste. Il se fait apporter un miroir et farder un peu sur son lit de mort avant de demander aux assistants s’il a bien joué son rôle d’empereur - et de l’applaudir si c’est le cas !-, comme on fait à la comédie, quand la pièce est jouée (acta est fabula).

 Plus tard, la journée des dupes, l’entrevue de Napo et de Pie VII, ce sont presque des scènes de vaudeville. Le génie de Louis XIV, par exemple, c’est surtout d’avoir été, à Versailles, un excellent metteur en scène du système monarchique. Ses successeurs n’avaient pas le même talent, il voulaient être plus « vrais », surtout le pauvre Louis XVI, et mal leur en a pris.

De Gaulle, malgré un physique peu enviable, avait su se montrer un excellent acteur, et la disgrâce finale de Hollande dans l’opinion vient surtout de ce qu’il n’aura jamais eu la carrure qui convenait pour entrer dans le costume de son personnage. C’est triste à dire, mais pour faire de grandes choses, utiles à la res publica, il faut être un peu cabotin.

Il ne sert donc pas à grand chose de tonner en moraliste sévère contre une nécessaire duplicité qu’avait fort bien analysée Machiavel : elle est comme ces poisons qui entrent dans la composition des remèdes et qui, bien dosés, peuvent produire d’excellents résultats.


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