Commentaire de Fergus
sur Des chercheurs d'or dans Paris


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Fergus Fergus 14 juillet 2017 12:23

Bonjour, Amaury

Moi non plus, je n’aime pas trop Doisneau (trop de photos bidonnées), je lui préfère de loin Ronis.

Très franchement, je n’ai pas très bien compris votre amalgame de population et de générations dans le concept de « chercheur d’or". Non que je ne sache pas que nombre de Parisiens sont en quête de notoriété et de retombées financières, mais je crois que beaucoup se contentent de vivre dans la ville une existence plus ou moins branchée sans être spécialement en quête d’un Graal particulier.

Pour ce qui est d’Haussmann, son objectif n’était pas (prioritairement) de remplacer les pauvres par des riches, mais de transformer une ville qui était devenue très largement insalubre et où les rues étroites tracées au fil des siècles depuis le Moyen Âge interdisaient de facto la circulation dans un espace urbain moderne. D’où les grands travaux et l’émergence d’un habitat nouveau qui a, en effet, chassé une partie des classes populaires vers les quartiers périphériques, les habitants touchés par ces grands travaux n’ayant ni les moyens d’acheter ni ceux de louer les logements nouveaux.

C’est le même phénomène qui se produit de nos jours avec la réhabilitation de l’habitat ancien. La volonté n’est pas forcément (du moins pas prioritairement) de chasser les locataires vivant dans les immeubles vétustes. Mais la mise en œuvre de ces importants et très coûteux travaux induit là aussi des départs vers la banlieue de personnes qui n’ont plus les moyens de vivre dans leur quartier, qu’ils aient été logés dans le parc privé ou dans le parc public, les propriétaires - y compris les bailleurs sociaux - ayant engagé des fonds considérables pour transformer ces habitations. On constate d’ailleurs le même phénomène dans toutes les grandes métropoles européennes et régionales. A cet égard, l’exemple du Panier à Marseille est particulièrement significatif de cette transformation.

Pour en revenir à Haussmann, l’une des meilleures démonstrations de son souci avant tout urbanistique en lien avec la salubrité de la ville a été la décision de fermer toutes les « tueries » anciennes pour implanter des abattoirs modernes dans la capitale. J’ai évoqué cela dans un article intitulé Paris au temps des abattoirs.

Cordialement.


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