Commentaire de popov
sur Il voulait juste acheter du gasoil pour faire rouler son tracteur


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popov 14 août 2017 14:16

Quand les gens achètent leur bouffe, il y a bien sûr le rapport qualité/prix qui importe. Mais à plus long terme, il y a le rapport sécurité/prix. Et ce rapport ne semble préoccuper personne.


Je m’explique :

La libre circulation des biens dans le système actuel fait que vous pouvez effectivement acheter pour moins cher des aliments produits et « processés » ailleurs que dans votre pays. 
C’est bien pour le « consommateur » (un mot que je déteste). Mais à cause de la compétition, cela pousse à la ruine ou au suicide beaucoup d’agriculteurs de votre pays. Leurs enfants seront peu motivés pour reprendre la ferme. Attendez-vous à ce que TOUTES vos terres agricoles soient progressivement acquises par des multinationales qui y cultiveront ce qu’elles veulent et pas nécessairement ce dont les habitants de votre pays se nourrissent.

Tout va bien tant que vous pouvez importer pour pas cher ce que vous ne produisez plus. Mais les prix de ces produits importés peuvent grimper brusquement pour diverses raisons : spéculation, catastrophe climatique dans un pays producteur, augmentation subite de la demande dans des pays comme la Chine, ou pire, manipulation politique (on cherche à vous affamer pour vous remettre dans le « droit chemin » comme les USA essayent de le faire aujourd’hui avec la Russie). Quand vous aurez l’estomac vide, vous serez à la merci de la finance mondiale.

On peut dire beaucoup de mal de l’URSS, mais il y eu cette décision extrêmement bénéfique pour la population : le système des datchas. Toute famille qui le désirait pouvait obtenir gratuitement un lopin de terre pour son usage personnel. Environ 3 ares, pas assez pour en vivre, sinon il n’y aurait eu personne dans les usines, mais assez pour nourrir sa famille. C’est à mon avis ce qui a permis la transition sans heurts majeurs à l’époque de Boris Yeltsin. Et comme ce système existe toujours et est toujours aussi populaire, c’est ce qui permet aujourd’hui aux Russes de se foutre des sanctions illégales imposées par l’Occident.

Le gouvernement devrait définir un pourcentage de la production alimentaire qui doit être réservé à l’agriculture nationale et considérer cette limite comme une question de sécurité nationale non négociable dans les traités de libre-échange.

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