Commentaire de JC_Lavau
sur Souvenir d'Egypte après avoir vu « Le Caire confidential »


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JC_Lavau JC_Lavau 17 août 2017 14:24

Le carton des photos d’Egypte a été volé depuis longtemps. C’était en 1951, au temps du roi Farouk.

Les pyramides étaient bien alors dans le désert qui domine la ville. Mais on pouvait louer une tente pour la journée. Papa avait fait une photo à la Lune du Sphinx, pose d’une minute.
De Deir el Bahari ou plutôt de la Vallée des rois aux colosses de Memnon et à Louxor, le trajet était à dos d’âne, et épouvantable pour mes jeunes fesses (pas d’étriers, et le trot d’un âne est très sec).
L’île de Philae existait encore. Abou Simbel était encore à sa place multimillénaire. Dans une carrière de syénite, un naja avait serpenté.
Le barrage d’Assouan était celui construit par les anglais.
Au bord des champs de coton où travaillaient les enfants, une locomobile abandonnée.
Mais l’usine de tissage tissait de la rayonne, pas du coton.

Aucune espèce de foule alors au musée du Caire. La chambre de Tout Ankh Amon vide, je l’avais visitée. Ce qui m’avait le plus frappé dans ce musée, était les « lits » de sieste tressés : pieds hauts, et support en croissant perché pour la tête.

Dans le Delta, vu deux hommes faisant monter l’eau en actionnant une vis d’Archimède à la manivelle. Ailleurs c’étaient deux gamoussa qui marchaient en rond pour pomper l’eau.

En 1951, je n’ai vu qu’une seule femme entièrement voilée, dans le Mouski.

Faire caca sur les rives du Nil était courant.

C’était dans les pelouses du Sporting club que j’ai vu des huppes fasciées pour la seule fois de ma vie. Elles hivernaient là.

Pas de violences entre élèves au « Lycée Franco Egyptien » de Zamalek, pas de harcèlement des boucs émissaires. De toutes les classes primaires fréquentées, c’était bien là la seule exception. En revanche l’institutrice de français était une pauvre névrosée, énervée et colérique.

Depuis le Caire, je parle l’âne avec un accent très fidèle : c’était la même charrette à âne pour les ordures qui me réveillait à 7 h 30, puis qui passait plus tard devant l’établissement.

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