Commentaire de Ciriaco
sur À contre-courant


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Ciriaco Ciriaco 1er septembre 2017 20:18

Ce texte me rappelle une scène vue il y a peu : sur la place un pianiste était suspendu à une grue et jouait de son instrument à la verticale. Une musique simple, lente et sombre qui plaquait à l’ambiance d’un été de béton : aucun art dans la performance bien sûr, mais la tonalité grave correspondait malgré elle - et c’était là toute ma stupeur - au regroupement passif, au barnum à kronembourg dans la nuit monté non loin pour l’occasion, au camion de pompier venu embarquer en pleine coda une jeune fille lectrice de régimes estivaux.


Ce pianiste prenait un de ses chèques d’été, comme on voit ces choses fréquemment. Se doutait-il de ce que sa musique peignait. Un piano pendu à une grue pour tout rêve sous le regard mi-festif, mi-fin de soirée des classes moyennes venues éloigner leurs yeux du bureau, de l’usine ou de la télévision.

A la fin du spectacle, je n’ai trouvé aucune tristesse sur les visages. Mais je n’en cherchais pas. On fait le deuil du commun, passé un certain temps. J’ai remercié seul cet instant. Il y a longtemps que je n’avais pas vu une lumière si simple et si pénétrante, ici bas, sous les shows permanents de notre société.

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