Commentaire de foufouille
sur Mohamed Ben Salman : Un nain scientifique avec un sabre pétrolier


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foufouille foufouille 26 septembre 2017 09:13

"Mais aucun des chiffres qui précèdent n’est comparable à ceux de l’enseignement musulman, qui ne réunit pas moins de 6193 écoles, avec 6200 maîtres et 47 654 élèves (46460 garçons et 1194 filles), ainsi répartis par colonie : 24 200 en Guinée, 11 403 au Sénégal, 9544 au Haut-Sénégal-Niger, 504 à la Côte-d’Ivoire, 1903 au Dahomey. Cet enseignement est donné par des marabouts, qui en Mauritanie, à Saint-Louis et dans le Cayor sont assez instruits, mais qui ailleurs sont de simples sorciers et marchands de gris-gris. Ils enseignent à lire et à écrire quelques mots d’arabe, et à réciter par coeur des passages entiers du Coran que d’ailleurs ils ne comprennent pas. Ils sont en général rétribués par leurs élèves, à raison de 10 centimes par semaine, plus une somme globale de 360 francs en fin d’études. Ils ne sont guère dangereux en eux-mêmes et ne constituent pas des zaouïas comme en Algérie, mais ils peuvent assez facilement entrer en relations avec les confréries religieuses du Maroc et de la Tripolitaine, et la surveillance de leurs écoles a été, depuis Faidherbe, une préoccupation de l’autorité française. Un arrêté de 1903 a astreint les écoles coraniques du Sénégal à l’autorisation préalable, avec examen professionnel du maître, tenue d’un registre d’inscription des élèves, interdiction de les faire quêter, obligation de leur faire suivre un cours de langue française. Mais ce qui a été fait de mieux à cet égard a été de prendre cet enseignement à sa source pour essayer de le canaliser ensuite, et de fonder, sur le modèle donné par l’Algérie, deux médersas, l’une en janvier 1907 à Djenné, au Soudan, l’autre le 15 janvier 1908 à Saint-Louis. Dirigées par des professeurs diplômés d’arabe, sortis de la médersa supérieure ou de l’Ecole des lettres d’Alger et de l’Ecole des langues orientales, ces établissements, qui ont déjà du succès, enseignent, avec la littérature, la grammaire, la jurisprudence musulmanes, la théologie et l’exégèse coraniques, les éléments de la langue française et de la science occidentale, et sont peut être l’ébauche de la future université musulmane que rêvait pour l’Afrique du Nord un des meilleurs serviteurs de cette politique, Coppolani."


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