Commentaire de bob de lyon
sur Une nécrologie vraiment rock and roll


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bob de lyon 6 décembre 2017 20:58

Un moment s’il vous plaît… Souvenirs en vrac d’un vieux monsieur qui jouait du rock’n’roll et qui vous estropie ce petit billet…

J’étais la guitare rythmique d’un groupe de joyeux drilles qui se marraient généreusement dans les années soixante…

Analepse

Alors que je remontais le boulevard de la Croix-Rousse pour me rendre à l’école, empruntant un étroit espace entre mur et roulottes de forains qui organisaient la vogue de la Croix-Rousse, un flash musical jaillit brutalement d’une fenêtre ouverte de l’une d’elles : c’était Bill Halley : Round around the clock… Un peu court en délai et m’étant arrêté le temps de la chanson j’ai pris une branlée flanquée de 100 lignes !

Le deuxième flash ? Plus tard accompagnant la maman aux Galeries Lafayette ce fut, sortit de la sono de l’établissement, Apache des Shadows… Secousses.

Ensuite, quatre potes de classe réunis eurent vite compris que la guitare était la voie royale du bonheur…

…et bien sûr de petits galas en petits galas ;

 - de progrès en progrès (d’échecs en échecs, pardi…) ;

- et de bagnole capricieuse (Traction Avant qui refusait de bouger) ;

- et de guitare en guitare (la mienne ? une américaine rouge, une Guild S200, au son boisé et chaleureux achetée en fraude à Genève) ;

- et de rencontres (Les Fantômes, Enrico à Vichy, dans un cabaret l’après-midi entre deux strip-teases, Arthur, Vassiliu, Schmoll et ses Chaussettes, Dicks et ses matous… ) ;

- et d’essais au Golfe Drouot ;

- et de piges au Palais d’Hiver ;

- et la permanence musicale au West Side à accompagner tous les artistes qui arrivaient pour cachetonner nous arrivâmes à rencontrer Hallyday…

Ne m’en veuillez pas, je vais décevoir, ce qui nous a intéressé, nous les musicoss, c’était son orchestre diabolique … En voilà des bonshommes, des vrais costauds du rythme… hypnotisés qu’on étaient… Une qualité qu’il fallait lui reconnaître au Johnny, il ne choisissait que des bons…

Ce qui fait que notre idole devenue nationale m’est passée au travers, peu vu, peu entendu… Il nous a laissés froids. Même pas ébréchés les Provinciaux ! même si, sur scène, on apprécia sa prestation.

Nous sommes retournés vers Lonnie Donegan et son « The House of the Rising Sun », Chuk Berry et « Sweet little Sixteen » et Ray « I got a woman » et tous ces English, les beaux et les laids, qui débaroulaient et, plus tard, le Zimmermann qui a tout chamboulé…

Nous étions trop tournés vers l’outre-Atlantique et notre culture musicale – comme lui – venait de là-bas ; nous le jaugions comme un interprète imitateur, un peu plagiaire, même s’il avait de l’abattage… Nous avions trop entendus, écoutés, disséqués les Elvis, les Cochran, les Holly, les Vincent…

Ensuite nous sommes passés à autre chose.

Si j’ai peiné quelque peu certains lecteurs qu’ils me pardonnent.

En tout cas je lui souhaite un bon voyage.

 

 

   

 


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