Commentaire de Taverne
sur Punir, une passion contemporaine


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Taverne Taverne 12 janvier 2018 10:03

D’une façon plus générale, il y a une tendance très forte dans la société et au niveau de l’Etat à vouloir absolument corriger ce qui ne convient pas. Or, d’une part, la correction n’est pas toujours justifiée ou possible ou correcte, et d’autre part cette correction passe toujours par la punition et, bien entendu, la plus sévère et spectaculaire qu’il est possible.

C’est ainsi que, par exemple :

- les femmes célèbres aux USA veulent corriger l’inégalité hommes-femmes et ruiner un maximum de réputations et de carrières d’hommes. Elles les accusent, ils sont présumés coupables. S’ils ne peuvent prouver qu’ils sont innocents, ils passent à la trappe. Ainsi les femmes récupèrent des places occupées par les hommes. Le prochain sur la liste est Mickael Douglas accusé d’avoir eu une mauvaise attitude il y a ... 33 ans ! L’acteur a pris les devants pour dénoncer cette calomnie qui est d’ailleurs courageusement anonyme. Mais je crois qu’on ne donnera pas cher de sa peau s’il ne prouve pas son innocence. Le rouleau compresseur punitif n’a pas fini de faire des victimes chez la gent masculine.

- Autre exemple Les migrants. Puisque une infime partie sont des terroristes en puissance et que trop d’Albanais demandent à tort l’asile, le gouvernement les punit tous en les persécutant avec violence. Interrogé sur les violences et tortures, Benjamin Griveau a dit en substance hier sur France 5 que c’est bien fait pour eux et qu’il s’en lave les mains. Plus subtilement dit : en gros, ils n’ont qu’à porter plainte, l’Etat ne fera pas d’enquête sur les agissements de la police.

- Les chômeurs. Pareil. Puisqu’il y en a un ou deux sur plusieurs millions qui sont allés en vacances sur des plages des tropiques, ils doivent être punis collectivement.

- A noter que lorsque l’on punit, c’est aux plus faibles que l’on s’attaque toujours. Les puissants sont toujours épargnés parce qu’on redoute des représailles de leur part. Exemple du bit coin ; on n’embête pas les puissants mais on tombe à bras raccourcis sur Nabila.


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