Commentaire de Christian Labrune
sur La théorie du complot des fake-news


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Christian Labrune Christian Labrune 9 février 2018 23:39

parler de la Syrie vue du côté de Bachar El Assad, c’est être complotiste ! Parler du Venezuela de Maduro en bien, c’est du complotisme, parler d l’Iran, sans taper sur ce pays, c’est du complotisme, parler de Poutine sans l’accuser de la rage, c’est du complotisme.
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@Nicole Cheverney
Libre à vous de chanter les louanges de Bachar el Assad, de Maduro, de Khamenei & Rohani et même d’Erdogan que vous oubliez et qui serait en bonne place dans cette liste où vous pourriez mettre aussi Kim Jong-un pendant que vous y êtes ; mais ce faisant, vous ne pouvez quand même pas ignorer que vous soutenez explicitement des systèmes salement dictatoriaux où, à moins d’être complètement masochiste, vous ne voudriez pas vivre.

Que le macronisme qui sévit en France soit une horreur, je suis bien le premier à le dire et à le répéter tous les jours sur ce site. Que la connerie soit un peu partout au pouvoir, cela ne fait aucun doute, mais il faudrait être complètement naïf et manichéen pour croire que les pauvres victimes de cette situation, si par miracle elles arrivaient au pouvoir, se comporteraient d’une manière plus morale et plus vertueuse. L’exemple du macronisme, précisément, est tout à fait significatif : dans une France désormais décérébrée parce que les socialistes, dès le milieu des années 80, avaient cru devoir obéir aux injonctions d’une OCDE qui préconisait la destruction, partout, des systèmes d’instruction publique, la culture n’existe plus. On en a un exemple avec cette masse de députés-godillots à l’Assemblée, totalement dépourvus de compétences et de sens critique, résolus à voter sans y rien comprendre ce qu’on leur demande de voter. Ils étaient hier des conspirationnistes, comme la plupart de ceux de leur génération. Ils sont déjà les nouveaux parvenus du système bien résolus, comme leurs prédécesseurs, à tirer les marrons du feu dès que ce sera possible. Encore sont-ils moins dangereux que les autres crétins de l’extrême gauche-droite, nouveaux sans-culottes à la botte de Benito Mélenchon, rongés par le ressentiment, et qui rêvent de ce qui a pu ressembler, dans la révolution cubaine ou celle du Venezuela, à quelque chose de comparable aux massacres de septembre 1792. Voilà que les îlotes du système, au lieu de rêver d’une liberté, rêvent désormais des tyrans les plus féroces et les plus fascisants, tout comme les Italiens ou les Allemands des années 30 fort contents de leur Duce ou de leur Führer, lesquels allaient assurément, sans coup férir, leur apporter un bonheur libre et durable.

Tout ce que je lis sur cette page est frappé par une espèce de paranoïa : on nous trompe, tout est faux. Il ne nous reste donc plus qu’à croire à la seule la vérité de notre désir de vérité et qu’à en faire la vérité même, comme si le vrai était de l’ordre de la pulsion. On arrive donc à un délire aussi absolument définitif et irréfutable que celui du Président Schreber dont le bouquin extravagant aura été rendu célèbre par Freud. J’évoque plus bas les travaux de Gérald Bronner sur le conspirationnisme, mais il est bien évidemment inutile de les lire : ce type est fou, il fait partie lui aussi du complot, comme mézigue. Ce serait peut-être le moment de se rappeler que ce qui caractérise l’idéologie, selon Karl Popper, c’est qu’à la différence de la pensée critique et construite, elle est totalement irréfutable, elle a réponse à tout, même si la réponse est idiote. Il est donc totalement inutile d’argumenter. Les petits soldats égorgeurs du Califat, naguère, ne « pensaient » pas autrement.

Une ribambelle de minus habens incapables de pondre quinze lignes, faute de pouvoir argumenter, balancent ici toutes les pauvres insultes dérisoires dont ils sont capables à la suite d’interventions que j’ai pourtant pris soin de développer. Le spectacle de tout cela est absolument affligeant sur un site de discussion. La réflexion et la rigueur paraissent l’avoir définitivement déserté. Ce sera probablement ma dernière intervention : j’ai déjà perdu trop de temps sur cette page.


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