Commentaire de Hervé Hum
sur Une cryptomonnaie citoyenne pourrait-elle renverser le système ?


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Hervé Hum Hervé Hum 5 mars 2018 09:52

@Attilax

Mais qu’est ce donc une « multinationale » ? C’est un outil et non un être pensant. C’est totalement absurde de raisonner en confondant l’outil de son utilisateur ou ici, propriétaire. Idem avec l’Etat, c’est un outil dont l’usage dépend de son propriétaire et non de celui qui doit obéir.

Vous l’écrivez à juste titre d’ailleurs au sujet de la nation

"e n’ai pas la même vision de la nation que vous. Relisez Jaurès : la nation, c’est nous tous. Ce qui désigne une nation, c’est son peuple, sa culture, son histoire, en aucun cas ses dirigeants qui changent tous le temps et bien souvent la trahissent !
Le problème, ce n’est pas la nation, c’est qui la contrôle.« 

C’est la même chose avec les multinationales.

Toutefois, vous oubliez un détail qui court-circuite votre argumentation et qui motive la mienne, le fait que l’histoire nous enseigne que des communautés exclusives l’une à l’autre sont en perpétuelles guerres ou menaces les unes contre les autres. C’est mécanique. Pour éviter ces menaces, soit il y a colonisation, soit il y a accord de paix, impliquant OBLIGATOIREMENT, l’édification de règles communes où les nations signant ces accords, acceptent de perdre leur souveraineté relativement aux règles communes. Sans cela, ces règles sont caduques. Et elles sont caduques avant même d’êtres signés, dès l’instant où les accords signés n’ont pas force de loi, c’est à dire, ne disposent pas des moyens de faire appliquer ses dispositions. Ce qui est le cas aujourd’hui.

Cela, c’est pour dire qu’il est impossible d’établir des relations paisibles, basés sur l’éthique de réciprocité entre les peuples, en conservant la souveraineté des nations. L’histoire et surtout, les lois régissant la nature sont, sur ce point, inviolable. Ce principe se retrouve partout dans la nature, quel que soit le domaine étudié.

Ceci étant dit, dans un monde où les nations sont en guerre perpétuelles, la démocratie ne peut pas vivre et se développer, tout simplement parce que la guerre ou menace de guerre, met automatiquement la nation en état d’urgence permanent. Or, par définition, l’état d’urgence nécessite des décisions urgentes et qui donc, ne permettent pas le temps de la concertation et donc, appelle automatiquement à l’élection de chefs de guerres.

Je le résume en deux aphorismes

La nécessité de chefs, naît avec la guerre et se meurt avec la paix.

la paix est le pire ennemi du chef et la guerre, son meilleur allié.

Ce principe est connu depuis Babylone et s’était le moyen quasi infaillible pour un général romain de prendre le pouvoir et mettre en place une dictature contre le sénat. Ce moyen est toujours utilisé pour soumettre les peuples à la volonté de leurs dirigeants politiques certes, mais aujourd’hui, essentiellement pour les propriétaires de l’économie.

Tout cela pour dire qu’effectivement, il s’agit de prendre le contrôle de l’appareil d’Etat, qui implique de prendre le contrôle de l’outil économique, donc, le contrôle des multinationales, qui sont comme les appareils d’Etat, des outils et non des sujets pensants. C’est à dire, que c’est à ces derniers qu’il faut confisquer le contrôle économique et non pas combattre les multinationales en tant qu’outil.

Irez vous donc frapper le coin du meuble contre lequel vous vous êtes cogné ? Non, c’est absurde. Alors, pourquoi taper contre les multinationales et non contre les actionnaires ? Peut être parce que cela implique de supprimer la propriété économique !

Je ne suis pas contre les nations au sens de la culture, mais au sens politique et économique, parce que cela interdit toute coordination, coopération stable, mais au contraire, maintient les peuples en servitude vis à vis de la minorité dirigeante, rendu nécessaire par le fait de la guerre perpétuelle qui en économie se nomme »concurrence« . La nation à succédé au royaume pour entériner le changement de la classe dominante, mais tout comme le royaume pour la noblesse, la nation est celle de la bourgeoisie et non du peuple. Ce dernier s’identifie avant tout selon la localité où il vit et s’intègre. Mais la culture n’a pas besoin de frontière militaire ou économique pour être défendu, c’est totalement absurde, elle à uniquement besoin d’êtres humains pour la faire vivre et se meurt uniquement faute de personne pour l’incarner. Ce ne sont donc pas les »multinationales" qui sont en cause, mais les citoyens eux mêmes. Donc, défendre les culture, consiste à informer et conscientiser les gens et non à les forcer dans un sens ou dans l’autre.

Bref, s’il faut effectivement prendre d’abord le contrôle au niveau national, ce ne peut pas être pour renforcer la confrontation économique et donc sociale entre les peuples, mais pour passer à une réelle coopération sociale et économique et qui exige l’édification de lois communes, qui exige, l’abandon volontaire de sa propre souveraineté.

Tout ceci pour dire que si vous raisonnez uniquement à l’intérieur du système actuel, vos arguments se tiennent, mais le hic, c’est que vous ne pouvez sortir de ce système et devrez finalement accepter de toujours le subir car votre solution consiste à le maintenir.


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