Commentaire de Étirév
sur L'homme en crise


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Étirév 15 mars 2018 04:24
L’auteur écrit : « Les hommes, ont été laissés pour compte. Aucun mouvement correspondant n’a émergé pour les aider à se diriger vers une pleine émancipation et liberté. »
Dire cela c’est méconnaitre la psychologie humaine et faire preuve d’une totale ignorance de l’histoire et de l’évolution de l’humanité.
Si nous remontons loin dans le passé, nous constatons que l’homme, en supprimant la direction morale de la femme, qui était la Religion primitive c’est-à-dire le lien qui l’unissait à la femme et était la base de la domination de soi-même qui élève l’homme, se crut libre de suivre toutes les impulsions de son instinct que la raison féminine entravait. Ce fut le règne de la force. Il donna libre cours à ses passions brutales, despotiques, sanguinaires. On vit partout se produire des actes de cruauté, de débauche justifiés par les cultes nouveaux, des tueries de tous genres, soit qu’on les appelle « des sacrifices » ou « des guerres ». En même temps commençait la terreur des faibles.
Ce fut le début de l’âge de fer. 
Mais l’homme, en ayant supprimé cette direction morale, sent néanmoins que la Nature eût été injuste si elle l’eût laissé livré à son propre sort, et il se rattache à une puissance sur-naturelle, « Dieu », c’est-à-dire sur-masculine, de laquelle il attend la direction qu’il ne sait pas se donner lui-même ; il sent qu’il y a, au sommet de l’humanité, une Divinité chargée de l’éclairer et de le diriger, une éternelle raison qui gouverne le monde. Mais son orgueil, son imagination et son ignorance ne l’ont plus vu dans la Femme, mais mis très haut dans le ciel, là où elle ne sert plus à rien.
Un vieux dicton allemand dit : « La nature est parfaite partout où l’homme n’y apporte pas son tourment. »
Voilà qui va sembler un étrange paradoxe, l’homme ne peut être heureux qu’à la condition de ne pas diriger lui-même sa vie, de confier à la femme ses plus graves intérêts, de lui confier le soin de lui rendre deux choses qu’il n’a pas su conserver et qui contiennent tous les éléments du bonheur : la Vérité et l’Amour.
L’homme ne devrait réclamer qu’une liberté : la liberté d’être heureux, qu’un droit, le droit de savoir et d’aimer.
Mais la vérité, le bonheur, l’amour, sont des choses qu’on a supprimées de ce monde.
Et quand les Femmes veulent faire sortir l’homme de cet Enfer qu’il a créé, quand elles veulent poser les bases de la vraie morale et lui rendre toutes les joies légitimes, lui rendre la liberté du bien et toutes les saintes amours, c’est elles que l’on accuse de propager des théories anti-sociales.
C’est que, pour la majorité des hommes, la société c’est le malheur, c’est la misère, le néant, la mort ; ils la veulent ainsi.
Les Femmes la veulent autrement. Elles veulent la vie et tout l’épanouissement de l’être. Elles veulent donner à l’homme un bonheur fait de grandeurs et non de plaisirs dégradants ; elles veulent l’affranchir du mal des autres et du sien en lui donnant une nouvelle direction morale. Elles l’exhortent à avoir, une bonne fois, assez d’énergie pour secouer les entraves que les mauvais instincts opposent à son élévation morale et aux grandes satisfactions qui en sont la conséquence.
La femme aussi, la femme surtout, a besoin d’une trêve dans cette longue pérégrination à travers les épines et les ronces du chemin de la vie. Pauvre créature, née pour aimer et toujours empêchée de remplir cette fonction sainte ! Vouée par ce monde corrompu, aveugle, à une existence tourmentée, cherchant toujours ce bonheur promis et légitime, et n’y arrivant jamais. Etrangère, comme égarée, dans un monde indigne d’elle, qui a commencé par la méconnaître ou par en abuser, et qui ne cherche plus de satisfactions, aujourd’hui, que dans la licence dégradante, le luxe ridicule, l’ambition absurde ou la domination féroce.

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