Sauf que si vous observez les chiffres vous pourrez constater que l’activité bancaire représente, en Suisse, 10,5% de son PIB. 

Il faudrait, par conséquent, clarifier ce que vous appelez « paradis fiscal » ?

La Constitution Suisse est la Constitution du monde qui donne le plus de pouvoir au peuple. Les grandes lignes des règles fiscales sont contenues dans cette Constitution. La Suisse, c’est vrai, protège depuis longtemps le secret bancaire. Ce n’est pas pour cette raison que les activités économiques délictueuses s’y retrouvent en masse. La Suisse accepte, par exemple, qu’un étranger qui y réside paie ses impôts selon un « forfait » fiscal. C’est évident qu’il paiera moins qu’en restant en France. On pourrait dire la même chose du Portugal qui exonère tout étranger venant du domaine privé français et qui s’installe au Portugal et qui ne paiera pas du tout d’impôt. 

Je pense qu’il existe une grosse nuance entre « secret bancaire » et « paradis fiscal ». Si l’on retient seulement « évasion fiscale » = « paradis fiscal », alors la Suisse est un paradis fiscal. Mais cette évasion fiscale, qui proviendrait, par exemple, de France, est organisée depuis la France parce que, et seulement parce que, les procédures fiscales françaises le permettent. Il est possible de masquer certains revenus en France. Mais comment cela est-il possible ? Il faudrait balayer devant notre porte française avant de mettre en accusation le pays voisin.