Commentaire de Mélusine ou la Robe de Saphir.
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Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 13 juin 2018 12:00

Simples soldats, écrivains et scientifiques mobilisés, les contemporains de la Grande Guerre ont décrit les conséquences immédiates de la guerre sur les paysages, la faune et la flore.

Tous parlent d’une nature en pleine désolation : sols bouleversés par les obus, tranchées boueuses, zones agricoles ravagées, forêts dévastées, cadavres d’animaux déchirés…

 

Les massifs forestiers retiennent particulièrement l’attention des observateurs.

Obstacles ou refuges, sources d’approvisionnement, les forêts sont des zones hautement stratégiques.

Leurs sols sont rapidement dégradés par les combats et les campements. De la frontière suisse aux Flandres, les tranchées les transpercent sur des kilomètres.

Les arbres sont abattus en nombre pour les besoins militaires qui sont considérables : bois de chauffage, bois pour l’artillerie et l’aviation, bois pour les chemins de fer, bois pour les tranchées et les baraques : « il faut un stère de rondins pour 10 mètres de tranchées » (Puyo, 2004).

Les arbres ne sont pas seulement détruits par l’exploitation intensive. Ils sont aussi touchés par les obus, les balles, les shrapnells. Dans un article de la Revue scientifique de 1916 on peut lire : « D’une manière générale, une inspection des différentes régions du front montre que toutes les forêts […] ont été affreusement massacrées dans la superficie comme dans le sol. […] Les arbres simplement blessés par les balles de fusils, sont irrémédiablement condamnés et ne guérirons jamais ou presque. L’étude qui a été faite des blessures de sortie montre que, comme chez l’être humain, elles sont plus graves que les blessures d’entrée. Après quelques années d’agonie, les arbres meurent et ne peuvent être utilisés que comme combustible, de médiocre qualité d’ailleurs. »



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