Commentaire de Jean Dugenêt
sur Jean-Luc Mélenchon : les discours et les actes


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Jean Dugenêt Jean Dugenêt 28 août 2018 14:22

@alinea

Je me permets d’intervenir dans votre discussion.
« je ne vois que des reproches de pognon et de « privilèges » faits aux politiques ! jamais aucune analyse, politique. » Faire des reproches de pognon et de privilèges à des politiques c’est précisément abordé de front les questions politiques. Avec mon article, mon but n’était pas seulement de montrer que JL Mélenchon est malhonnête un peu plus ou un peu moins que bien d’autre politiques.
Vous dîtes plus loin : « Quand tous ces malades auront travaillé autant que Mélenchon pour une cause qui les dépasse ». Nous sommes sur le même sujet. Pensez vous qu’il soit possible de travailler pour une cause noble et juste avec des comportements similaires à ceux de JLM que j’ai tenu a dénoncé ?
JLM a défendu une grande cause dans sa jeunesse quand il était trotskyste-lambertiste et puis il lui a fallu qu’il gagne sa vie. Il s’est essayé à quelques boulots notamment à celui de prof mais il s’est fait rétamé au CAPES, contrairement à ce que dit la wikipédia, mais conformément à ce qu’il dit lui même. Bref ! c’était dur dur et à un moment, au fil aussi des opportunités, il a choisi de faire carrière dans la politique ce qui l’a amené a renié ces idées de jeunesse. Dès lors, il s’est enfoncé dans le chemin des carriéristes qui mène à ce que j’ai décrit ici. Il s’est d’autant plus enfoncé qu’il a rencontré assez tôt le grand maître de la trahison : Mitterrand. Il a été impressionné et séduit autant par le pouvoir que par le personnage. Impressionné et séduit d’avoir pu être proche d’un puissant alors qu’il aurait dû le mépriser au moins pour ce qu’il avait fait sous Pétain et pendant la guerre d’Algérie. Ecoutez-le conter : mais qui j’étais moi le petit, fils de petit... face au président de mon pays. Il en est encore ému. Il a appris chez lui l’art de la fourberie, des complots, de la trahison. Il s’y délecte maintenant.

Son parcours permet de comprendre à la fois son relatif succès et son projet. Après son apprentissage chez Mitterrand, il a senti que le moment était venu de quitter le PS quand le PCF cherchait à changer son image de parti sectaire qui l’avait amené à des déboires électoraux sans précédent. Le PCF avait alors besoin de se prononcer pour un candidat hors PCF. C’était le moment pour JLM de créer coup sur coup le parti de gauche et le front de gauche. Cela lui a permis de se faire connaître comme candidat aux présidentielles grâce au PCF car avec ses propres forces il n’aurait même pas eu les signatures de parrainage nécessaires. Suite à la déconfiture du PS aux dernières élections, il a senti que le moment était venu pour lui de prendre son indépendance. Il n’a pas remercié le PCF qu’il a ainsi trahi. Le PCF reprend son image de parti sectaire et le PS est en pleine déconfiture. Les travailleurs face aux attaques de Macron ne peuvent que se tourner vers leurs partis traditionnels et, dans ces circonstances, c’est principalement vers la FI et JLM qu’ils se tournent. Ils n’ont pas d’autres choix. Voilà pour ce qui est de l’explication de son relatif succès. Il faut seulement ajouter qu’il est bien ménagé par les médias. Il le sait lui qui a connu les trotskystes-lambertistes qui étaient complètement blacklistés. Ils réunissaient parfois 5000 personnes dans des meetings sans que la presse en dise un seul mot.

Passons maintenant à son projet. Il lui arrive maintenant, et il va le faire de plus en plus souvent, de parler de la constitution d’un gouvernement de front populaire. Il y a actuellement, face aux attaques de Macron, un risque d’explosion sociale. JLM se présente comme le candidat pour engluer une telle explosion, pour la mener dans une impasse avec un gouvernement de front populaire qu’il entend bien diriger en tant que président de la république. Il sait très bien quel est le rôle d’un tel gouvernement. Le militant trotskyste Stéphane Just, que JLM a connu, a expliqué tout cela dans le livre « Fronts populaires d’hier et d’aujourd’hui » qui est consultable sur internet. Il se prépare à faire la même chose que ce qu’a fait son mentor Mitterrand en 1981. Il y aura alors un seul obstacle devant lui l’UPR qui propose le Frexit alors que son gouvernement de front populaire devra rester dans l’UE.

Excusez moi pour la longueur de ma réponse mais cela ne peut pas s’expliquer en quelques mots.

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