Commentaire de tiers_inclus
sur 2018 et 2019. Années de tous les dangers pour la paix mondiale


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tiers_inclus tiers_inclus 21 septembre 2018 00:24

Merci à l’auteur.

2020 représente une échéance, en effet,, moins sur l’accroissement opérationnel de l’existant offensif Russe que sur sa dotation en systèmes défensifs (domaine d’excellence de la Russie de tout temps, avec une avance considérable de plus de 10 ans sur l’Occident).
Les systèmes S500 couplés aux S400 et autres et les systèmes AN 235 devraient être en mesure de sanctuariser (quasiment) le territoire russe en 2020.
Quel que soit le rapport de forces actuelles même s’il s’avérait être à l’avantage russe, il serait irresponsable de risquer dans l’intervalle une escalade à l’issue perdant- perdant.
Ceci conditionne la politique des petits pas de Poutine.

Vous dites : « la partie militaire du discours était clairement un avertissement destiné aux Occidentaux mais il est possible que Vladimir Poutine ait amplifié la force réelle de l’armée russe pour dissuader les États-Unis d’intervenir directement en Syrie ou ailleurs où des intérêts vitaux de la Russie sont en jeu. »

Pas vraiment. Les annonces de Poutine portaient sur des armements stratégiques dont l’utilisation est ultime. Elle visait à recadrer l’hybris des faucons US qui, bien au fait de la progression russe, auraient pu être tentés par une stratégie de première frappe avant que le gap technologique ne s’accroisse. En pratiquant cette annonce Poutine s’exposait à être « testé » car il touchait au mythe de la puissance occidentale qui lui assure son influence géopolitco-économique. Et il a été testé notamment en Syrie, mais aussi par la bande (Skripal, sanctions), l’Occident tentant de sauver la face mais en ne franchissant pas les lignes rouges. Même Hollande le mollasson avait levé ses petits poings. C’est dire l’importance de ce facteur « mythe ». Mais dans le cas de la Syrie c’était plutôt contreproductif et un bluff n’est pas envisageable à cette fin.

Bluff sur l’aspect stratégique ? Peut-être en terme d’opérationnalité, mais il suffit de quelques vecteurs imparables dans ce domaine pour être dissuasif et les cadences de production peuvent être démultipliées en fonction du contexte comme c’est le cas en temps de guerre, rappelez vous les T34.

Vous dites : « Ils pourraient croire qu’ils ont une dernière fenêtre de tir qui leur permettrait de sortir vainqueur d’une courte confrontation conventionnelles contre la Russie. »

La fenêtre était plus sûre il y a encore 3 ou 4 ans. Ils ne l’ont pas utilisé alors qu’ils étaient renseignés , ils ne l’utiliseront plus, le temps ayant joué à leur désavantage. Bien sûr les faucons regrettent la reculade Obama mais c’est désormais trop tard.

Enfin sur des aspects plus bénins, le SU57 n’est pas un échec technologique contrairement au fer à repasser F35, son recul est d’ordre budgétaire et il sera dévolu à l’exportation dans le cadre de programmes communs. L’achat des Rafale en bien moins grand nombre que prévu n’est pas la cause du renoncement du projet russo-indien de 5eme génération. L’inde passant une commande importante en SU30 par ailleurs. Question d’efficience budgétaire, la furtivité perdant sa magie avec les nouveaux radars comme vous l’exprimez.

Bref, plus le temps passe ,désormais, moins on risque le carton. Si les objectifs russes 2020 sont atteints et c’est probable, quel usage la Russie fera-t-elle de son avantage ? Il me semble que l’Europe devrait se poser sérieusement cette question sans compter sur l’oncle Sam.


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