@microf
il
y a une réalité africaine dont presque personne ne parle, c’est que dès les
indépendances, les pays nouveaux étaient voués au ratage de leur développement,
parce qu’ils n’avaient pas les moyens de ce que l’économiste, démographe et
sociologue Alfred Sauvy a appelé les « investissements démographiques »,
c’est-à-dire l’argent nécessaire à l’adaptation des infrastructures à la
croissance démographiques. Elle ne les a toujours pas et on peut dire qu’en
dépit de la hausse des taux de croissance des PIB, les pays régressent chaque
année un peu plus. Ce n’est une excuse ni une accusation pour personne, c’est
une réalité qui traduite en France donne les chiffres suivants : avec la même
croissance démographique que l’Afrique entre 1960 et 1970 (+ 28 %), la France aurait
eu 58.5 millions d’habitants en 1970, soit 7.7 mios de plus. Pays industrialisé,
la France n’aurait pas eu non plus les sommes nécessaires à ses investissements
démographiques.
Pourquoi n’en parle-t-on pas ? Refus de désespérer
Ouagadougou, dissonance cognitive, politiquement correct ? Un peu de tout
cela, sans doute.