Commentaire de guylain chevrier
sur Centenaire de 14-18 : L'imposture d'une réconciliation franco-allemande jusqu'à la mascarade


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guylain chevrier guylain chevrier 13 novembre 2018 02:53

Cet article, pour Alain, ce serait « du Stéphane Bern », des « inepties » … Pour Alex lui emboîtant le pas, ce serait « assez loin de ce que l’on attend d’un « vrai historien ». Quelques contributeurs vous ont déjà répondu. Cela étant, en réalité, vous critiquez par opinion quelque chose, que vous décriez non comme un travail d’historien mais comme une opinion, afin de vous y autoriser. C’est tellement facile. Quant à la notion de « vrai historien » … « Vrai » je ne sais pas ce que cela veut dire, c’est un peu « cucul la praline ». Mais historien, pour le coup, je le suis, c’est ainsi, et vous n’avez pas le pouvoir de m’en défaire. Et vous, vous êtes un « vrai historien » ? Vous n’apportez d’ailleurs ni l’un ni l’autre le moindre éclairage pertinent pour vous permettre de tels débordements critiques. D’ailleurs, dans vos commentaires Alain, vous cherchez en général à faire taire tout le monde, en usant de ce  que décrit nono le simplet  :« du gloubi-boulga ». Passons.

Tout le problème avec l’histoire, c’est non seulement de la connaitre, mais de ne pas tomber dans des préjugés du présent qui servent à la réécrire, bien au contraire, de la recontextualiser, tout en développant une certaine vision d’ensemble, et donc, une analyse qui relève de la philosophie de l’histoire. Pourquoi ? Pour tenter d’y comprendre quelque chose, repérer le cas échéant un mouvement de l’histoire, pour tenter de guider notre pensée, vers l’avant. Pour transformer, le cas échéant. L’histoire mémorielle est instrumentalisée en faveur d’un couple franco-allemand qui ici est un leurre, uniquement au service de l’imagerie d’une Union européenne qui a besoin de se construire des mythes historiques, pour créer l’illusion de fournir aux peuples une histoire commune, comme prête à porter, pour mieux asseoir un modèle économique ultra-libéral, injuste. Pour justifier peut-être, encore un peu plus, un modèle allemand qui en est l’idéal-type. C’est une imposture, une vraie celle-là, au regard de l’histoire. Voilà ce que j’ai argumenté.

Il est par ailleurs un fait capital, qu’on le veuille ou non, que le sens de l’histoire qui se dégage des faits, est bien celui d’une liberté que portait la République française d’alors face à un Empire, qui faisait déjà partie du passé. Que la France ait eu en héritage un empire colonial n’y change rien. Il ne pouvait tenir justement devant l’histoire, au regard d’idéaux républicains d’émancipation impliquant, un jour ou l’autre, peu ou prou, la reconnaissance de la libre disposition des peuples. C’est ce qui fut, jusqu’au prix de la guerre d’Algérie, la France républicaine ne pouvant plus imposer une Algérie française. Un Empire ne l’aurait jamais fait, il aurait préféré par nature à toute concession, le feu et le sang. C’est d’ailleurs encore, République et démocraties qui vaincront le nazisme, avec l’aide d’une Union soviétique dont le communisme n’avait pas d’avenir à s’en prendre au nom du socialisme à la liberté de l’individu. Il y a bien là à distinguer un sens à l’histoire qui s’écrit. Il est à ne pas confondre, avec les contradictions qu’y oppose, un libéralisme vidant la liberté conquise par notre République, de son contenu historique. J’invite vraiment à lire le discours de Guillaume II à Tanger en mars 1905 et ses autours, pour voir ce que lui doit le nationalisme allemand à travers la notion de « place au soleil », qu’il réclamait pour son empire contre les autres nations développées. Il en va d’identifier un point de départ à cette guerre de 14-18. J’ai voulu avec cet article, tenter de rétablir des faits au regard de leur sens, tout en livrant une grille d’analyse qui n’est évidemment pas une fin en soi. Ce n’est jamais qu’un regard modeste d’historien sur l’histoire, une pierre apportée à un décryptage, en réaction à l’overdose idéologique de cette commémoration.


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