Commentaire de kalachnikov
sur Zemmour à France Culture chez Finkielkraut…


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kalachnikov kalachnikov 20 novembre 2018 16:28

@ hdelafonte

Je viens de rejeter un oeil à la Généalogie de la Morale, la première dissertation. Nietzsche est sur le plan des valeurs, en aucune façon il n’entend le terme juif dans une acception biologique ou ethnique (au sens moderne du terme) quand bien même des mots peuvent égarer des esprits superficiels (le mot race, dans la note finale, par exemple). Il y a une différence entre les mots et les concepts. Que dit-il, par exemple concernant les Juifs ? Dit-il en pré-hitlérien que les Juifs corrompent le sang pur des Allemands et autres morbidités ? Non, il dit ’essentiellement spirituel’, on parle d’idéal.

Nietzsche, anti Darwin (cf. Crépuscule des idoles), ne croit pas du tout à la biologie ; il croit à l’influence de l’alimentation, du sommeil, de la marche, l’hygiène de vie en fait, à la transmission des valeurs, en un mot en l’interaction entre culture et nature et à la plasticité de l’individu. Pour lui, le concept de race, c’est en fait comme les races de chien et pas du tout au sens utilisé par les racistes : les morales servent à sélectionner des types ; selon lui, la morale dite grecque vise à faire un guerrier, celle dite juive vise à favoriser l’homme du ressentiment. Exactement comme on fait pour passer du pinscher au dobermann. (il emploie des archétypes).
Il a même un clin d’oeil malicieux pour rejeter Spencer l’apôtre du darwinisme social, cet idéal communiste (théorie plus logique mais pas plus vraie pour autant, selon N = fausse, donc), lui, Nietzsche, le prétendu zélateur du fort contre le faible (au sens vulgaire et superficiel).
Enfin, Nietzsche propose sa solution. L’extermination des Juifs ? Mais non. ’Le rapetissement et le nivellement de l’Homme européen cache notre plus grand danger’. Ce danger ?

’Oui, le destin fatal de l’Europe est là — ayant cessé de craindre l’homme, nous avons aussi cessé de l’aimer, de le vénérer, d’espérer en lui, de vouloir avec lui. L’aspect de l’homme nous lasse aujourd’hui. — Qu’est-ce que le nihilisme, si ce n’est cette lassitude-là ?… Nous sommes fatigués de l’homme…’

Voilà, il faut une autre morale, dite affirmative, d’autres valeurs, sélectionner un autre type en lieu et place de celle nocive, négative dite morale des esclaves.

Là-dessus, on peut être en accord ou non. Mais faire un procès d’intention continue et cela depuis une lecture littérale, orientée, pleine d’a priori ou influencée. Que des gens manquent de culture, d’intelligence pour entendre un auteur et des idées polémiques (c’est le sous titre du livre, ’un écrit polémique’, Streitschrift en allemand), qu’est-ce qu’il y peut Nietzsche ?

Tiens, comme j’y songe, le concept de juif étant chez Nietzsche extensible juif = porteur de valeurs délétères inaugurées par les Juifs, il finit même par en accuser l’antisémite Wagner lorsque critiquant Parsifal, il dit que, toute honte bue, Wagner s’effondre au pied de la Croix = Wagner idolâtre les valeurs dites juives de ressentiment !

PS : Laissez tomber Uleski, il vient de se fendre d’un article sur Nietzsche et pour lui Nietzsche c’était un nazi !

Re Ps : un zélote de l’aryanisme, Nietzsche ? Pour lui qui se fait gloire de son ascendance polonaise (cf. Ecce homo), L’Allemand est un buveur de bière balourd à l’esprit tout aussi balourd, l’Allemagne un étouffoir, et nul doute que de voir l’autre frappadingue autrichien triompher en culotte de peau lui serait apparu comme un accomplissement de prophétie !

 


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