Commentaire de Taverne
sur Gilets jaunes, société anomique


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Taverne Taverne 11 décembre 2018 16:27

Un bon gouvernant doit être à même d’identifier la véritable plainte, celle qui résulte de la douleur.

Un bon gouvernant doit comprendre que, lorsque les gens sont fous de douleur, ils ne sont plus accessibles aux paroles raisonnables. Car qui dit « fou » dit « déraisonnable ». Tout ce qui est proposé alors au nom du « raisonnable » perd tout sens à leurs yeux, prend figure de choses illégitimes et trompeuses. Aucune parole raisonnable ne peut alors les arrêter.

Un bon gouvernant doit savoir reconnaître la sagesse de la colère quand elle découle d’une injustice criante. Il doit alors mettre de côté ses réponses raisonnables et répondre à la sagesse par la sagesse, seule façon d’un retour ensuite au raisonnable.

Un bon gouvernant doit s’attendre à ce que les gens soient déraisonnables quand eux-mêmes ne comprennent plus le sens des choses. S’ils font une politique insensée, les gens seront insensés et donc sourds à la raison.

Un bon gouvernant doit être sensible à la dignité humaine et au sens profond qui est attaché à cette dignité. Si l’indignation repose sur une atteinte grave et / ou répétée à la dignité, il doit la recevoir comme une chose légitime, plus légitime que son savoir et que l’exercice de son pouvoir. Il doit mettre de côté son amour-propre tant qu’il n’a pas remédié à la cause de la juste indignation. Il faut retirer l’épine pour ôter la douleur de celui qui est fou de douleur et qui, de ce fait, n’entend rien.

A bon entendeur.


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