Commentaire de Robin Guilloux
sur Michel Serres, Le Parasite


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Robin Guilloux Robin Guilloux 7 janvier 2019 12:56

@velosolex

J’ai essayé de rendre compte du livre de Michel Serres aussi fidèlement que possible, mais je reste, moi aussi, sur ma faim.

Je me demande ce que Michel Serres pense(rait) du mouvement des Gilets jaunes et s’il accepterait que l’on applique son concept de « parasite » à la sphère politico-financière, ce que je ferai, en ce qui me concerne, sans hésiter.

Rien n’indique qu’il l’aurait admis, car il faut avouer que sa pensée est très peu politique et donc peu « inquiétante ». Le rat des villes parasite certes le fermier général, mais le fermier général est un parasite autrement plus opulent et plus puissant.

Serres les met sur le même plan et reste donc en-deçà de la Fontaine. « Parasite », un concept effectivement passe-partout qui s’applique à tout et à n’importe quoi. Car enfin, il y a de bons parasites (les bactéries) et de mauvais (le virus HIV). Idem dans la vie sociale.

Les artistes et les intellectuels(pas tous) sont sans doute de bons « parasites » (mais au dépens (ou au profit) de qui et de quoi ? Mais que dire des banquiers et de ceux qui marchent pour eux ? Les chômeurs sont-ils des parasites ? 

J’ai fait mes études à la Sorbonne dans les années 80 et je me souviens que Serres passait pour quelqu’un de pas très sérieux qui faisait des rapprochements abusifs,par exemple entre la notion de « microtatos » et le calcul infinitésimal de Leibniz.

Manque de chance, « microtatos » ne signifie pas « infiniment petit » en grec, mais très petit (souvenir de Marcel Conche). les Grecs n’aimaient pas la notion d’infini (apeiron). 

J’ai un peu enrichi cet article sur mon site en fonction de vos remarques et de celles des autres contributeurs : http://lechatsurmonepaule.over-blog.fr/2019/01/michel-serres-le-parasite.html 


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